En Haute-Normandie, la télémédecine fait ses preuves

Au terme de plusieurs années d'expérimentation, la télémédecine a fait la preuve de son efficacité. Qu'il s'agisse de consultation à distance, de suivi des grossesses à risque ou d'aide au diagnostic, les économies de moyens et l'égalité de l'accès aux soins sont toujours en jeu. Pour que ces nouveaux outils s'imposent, il reste à généraliser les réseaux haut débit.

Les images de haute qualité, on le sait, sont difficiles à transporter sous forme numérique. Pour faire circuler d'un poste informatique à l'autre de nombreuses données, dans un délai raisonnable, il faut de gros tuyaux, des réseaux haut débit. De nombreuses régions françaises bâtissent ces infrastructures parce qu'elles rendent de grands services y compris en matière de santé.
Depuis le début des années 1990, les technologies de l'information et de la communication se développent dans le domaine médical. Le conseil régional de Haute-Normandie s'est investi dans les différentes expérimentations. Dans le contrat de plan Etat-région 2000-2006, l'assemblée haute-normande s'est engagée pour plus d'un million d'euros. "Notre objectif est d'améliorer la prise en charge et le suivi médical des malades, mais aussi d'organiser les échanges et les transferts d'informations entre les professionnels de santé", explique Alain Le Vern, président du conseil régional. Pour la période 2007-2013, le contrat de plan s'est transformé en contrat de projet tout en maintenant un fort investissement dans le domaine de la télémédecine.

 

Consultation psychiatrique à distance

Aujourd'hui, grâce à cet outil, les médecins sortent de leur isolement : ils peuvent recueillir des avis de confrères avant d'établir leur diagnostic, consulter à distance et parfois accéder au dossier médical de leurs patients. Gilles Chamberland, chargé de mission Télésanté pour la Basse et la Haute-Normandie, confirme avoir des retours positifs des expérimentations de consultation en visioconférence menées dans le domaine psychiatrique. "Nous avons démarré l'année dernière avec quatre établissements et leurs sites distants. Le psychiatre voit ses patients par écrans interposés, sans avoir à se déplacer. Les spécialistes se rapprochent ainsi de leurs patients et la couverture médicale du territoire est bien mieux assurée."
Ces nouvelles technologies permettent également de substantielles économies. En neurochirurgie, par exemple, dans 40% des cas la transmission d'images permet d'éviter de déplacer les patients. Les centres périphériques envoient leurs images au neurochirurgien du CHU qui décide si le malade doit être déplacé ou si les soins peuvent être dispensés sur place. C'est moins de risques pour le patient et un moindre coût pour la collectivité.

 

La généralisation de la télémédecine passe par le haut débit

Maintenant que la télémédecine a fait ses preuves, il reste à la généraliser. "Il n'est pas possible de se demander pour chaque nouveau projet par quels tuyaux nous pouvons passer", constate Gilles Chamberland. "Il faut mettre en place une infrastructure de base : le haut débit. En Haute-Normandie, cela est en train de se faire à travers le réseau Syrhano. Il concernait d'abord les enseignants et les chercheurs mais il s'élargit aujourd'hui aux établissements de santé." Dans la plupart des régions françaises, la volonté est la même, seul le nom des réseaux change. D'un bout à l'autre de l'Hexagone, des autoroutes de l'information se mettent en place. C'est un passage obligé pour pouvoir banaliser ces nouvelles pratiques qui, grâce aux expérimentations réalisées, ne sont déjà plus de la science-fiction.

 

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

ARH Basse-Normandie

Espace Claude-Monet / Place Jean-Nouzille
14053 Caen Cedex

Gilles Chamberland

Chargé de mission Télésanté

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