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Environnement - Energies renouvelables : un potentiel à mieux exploiter en Ile-de-France

Le 18 septembre, à Paris, près de 300 personnes ont assisté à la troisième édition des Assises des énergies renouvelables en milieu urbain, anciennement dénommées Assises de la géothermie. "Cette année, l'événement privilégie volontairement des retours d'expériences d'acteurs locaux afin d'aider les élus qui sont engagés dans la réalisation, obligatoire d'ici la fin d'année, des plans climat énergie territoriaux (PCET)", a expliqué Bernard Doroszczuk, à la tête de la direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (Driee) d'Ile-de-France, qui a co-organisé ces assises.
Trois études régionales y ont été dévoilées. La première porte sur les réseaux de chaleur. Elle rappelle que 127 unités de ce type sont présentes dans la région, soit plus de 1.400 kilomètres de réseaux desservant plus d'un million de logements. Le potentiel de logements supplémentaires pouvant être raccordés est de 400.000. "C'est le développement du chauffage urbain, principal levier pour les valoriser à grande échelle, qui tire en avant les énergies renouvelables", en déduit Daniel Canepa, préfet de la région d'Ile-de-France et préfet de Paris. Il croit également aux dispositifs qui récupèrent la chaleur des eaux usées ou celle générée par des bâtiments de type data centers. "Ces derniers sont très gourmands en énergie et en fort développement dans la région", précise-t-il. Déjà, un dispositif de ce type a été appuyé financièrement par l'Ademe, près de Marne-la-Vallée. Comme à Roubaix, dans le Nord, il permet d'alimenter en chaleur une crèche située à deux pas des serveurs informatiques.

Réveiller la biomasse, réchauffer la géothermie

La biomasse est au coeur de la seconde étude, qui souligne que cette ressource est encore peu exploitée en Ile-de-France. L'étude aborde plusieurs enjeux dont l'approvisionnement en bois. A ce sujet, l'Ademe a lancé cet été un appel à projets important, qui porte justement sur les plateformes de stockage et de transformation du bois de proximité. Pour l'heure, quatre lauréats ont été retenus, dont l'identité sera prochainement révélée. Quant aux chaufferies bois, elles posent le problème du bon dimensionnement. A la direction régionale de l'Ademe, on estime que plus leur taille est importante, plus les dispositifs de dépollution des fumées qui les équipent sont performants. Un chiffre de puissance moyenne a été évoqué, 5 MW, qui correspond à des chaudières de taille plus qu'honorable.
Enfin, outre la filière classique de la géothermie profonde, approvisionnée pour l'essentiel sur l'aquifère du Dogger, un autre potentiel a été abordé, celui des aquifères superficiels qui sont situés entre 0 et 120 mètres de profondeur. "La géothermie profonde redouble également d'ambition. Les grands projets d'hier remontent aux années 1980. La dynamique aujourd'hui se relance, avec une vingtaine de projets en cours", a conclu Daniel Canepa.