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Eolien en mer : les premiers chantiers démarrent

La construction du parc éolien en mer de Fécamp est désormais lancée, après la signature des derniers accords de financement au cours du week-end de la Pentecôte. Ce démarrage intervient quelques mois après celui de Saint-Nazaire qui deviendra, en 2022, le tout premier site offshore mis en service en France, alors que le pays est très en retard dans ce secteur.

Le chantier du parc éolien au large de Fécamp (Seine-Maritime) peut démarrer après la signature des derniers accords de financement au cours de ce week-end de la Pentecôte, ont annoncé le 2 juin EDF Renouvelables, Enbridge et wpd, membres du consortium porteur du projet. RTE, responsable du raccordement, démarrera ses travaux à terre dès ce mois de juin.
D’une capacité de 500 MW, le parc éolien en mer de Fécamp sera composé de 71 éoliennes localisées entre 13 et 22 km au large des côtes. Sa mise en service est prévue à l’horizon 2023. Il produira alors l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 770.000 personnes, soit plus de 60% des habitants de Seine-Maritime, indiquent ses actionnaires.

1.400 emplois locaux à Fécamp

Le projet de Fécamp a été attribué en 2012 par le gouvernement français à EDF, qui s'est associé à l'entreprise de fourniture énergétique canadienne Enbridge. Les deux entreprises détiennent chacune 35% du projet. Le pionnier de l'éolien en mer, wpd offshore, en détient 30%. Le coût total d'investissement est estimé à 2 milliards d'euros, dont la majorité financée par une dette sans recours, selon un communiqué de ces entreprises. Le parc bénéficie d'un contrat d'achat d'électricité (PPA) d'une durée de 20 ans, accordé par l'Etat en 2018.
Ce chantier mobilisera plus de 1.400 emplois locaux, selon le consortium, et les 25 années d'exploitation généreront une centaine d'emplois locaux pérennes dans le port de Fécamp.

Démarrage attendu du parc de Saint-Nazaire en 2022

Avec Courseulles-sur-Mer (Calvados)  et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Fécamp fait partie des trois premiers projets accordés par le gouvernement à EDF dès 2012. Quatre autres ont aussi été attribués, et un nouvel appel d'offres a été promis pour cette année par l'Etat.
Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire, dont le chantier a été lancé en novembre dernier, devrait être le premier à démarrer, en 2022. La crise du Covid-19 n'a pas entraîné de "retard majeur", les fournisseurs ont continué à approvisionner, rassure EDF.
Les éoliennes de Fécamp, ainsi que celles du futur parc de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), seront fabriquées dans l'usine que le fabricant germano-espagnol Siemens Gamesa développe au Havre, et dont la construction doit débuter cet été pour une mise en service fin 2021 ou début 2022, avec 750 emplois à la clé.

Retard de la France dans l'éolien offshore

En dépit de ses 3.400 km de littoral, la France accuse un retard marqué dans l'éolien offshore, confronté à de multiples difficultés réglementaires, politiques et recours juridiques. Au Danemark, l'éolien en mer fournit 15% de l'électricité et au Royaume-Uni 8%. Au niveau mondial, il ne représente que 0,3% de la production d'électricité mais l'Agence internationale de l'énergie juge son potentiel "époustouflant" du fait de la chute des coûts et des progrès de la technologie, et 2019 a représenté une année record en termes d'investissements. Dans l'Hexagone, la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) prévoit pour l'éolien en mer une capacité installée de 2,4 GW en 2023 et entre 5,2 et 6,2 GW en 2028, bien en-deçà de l'éolien terrestre qui devrait représenter une capacité installée de 24,1 GW en 2023 et entre 33,2 et 34,7 GW en 2028.