Bazincourt-sur-Epte recourt aux travaux d’intérêt général (27)

Les travaux d’intérêt général seraient-ils une aide pour les petites communes ? Pour Hervé Glezgo, maire de Bazincourt-sur-Epte, la réponse est positive. Détentrice depuis plusieurs années de l’agrément pour l’accueil de personnes condamnées à des travaux d’intérêt général, la commune en reçoit régulièrement. Un dispositif qu’elle estime vertueux à plusieurs titres. Explications.

Élu maire de Bazincourt-sur-Epte en 2020, Hervé Glezgo est vite sollicité pour accueillir une personne condamnée à exécuter un travail d’intérêt général (TIG). La commune avait reçu peu de temps auparavant, l’agrément de l’Agence départementale du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle (ATIGIP), un organisme du ministère de la Justice qui propose aux communes des candidats aux TIG. L’agence assure également le suivi de la peine et vérifie que le travail assigné à la personne est bien un travail d’intérêt collectif, effectué dans des conditions identiques à celles des salariés employés dans le même service, à l’exception cependant du salaire. « Les TIG constituent une peine alternative à la prison en réparation d’un tort infligé à la communauté et ne sont donc pas rémunérés », précise Hervé Glezgo. 

Qui sont les Tigistes ?

Dans cette petite commune de 800 habitants, le maire joue un rôle central dans le fonctionnement de la démarche des TIG. « Les personnes Tigistes sont toutes volontaires pour accomplir ces travaux d’intérêt général. Avant de donner mon accord, je les reçois, comme pour un entretien d’embauche, pour faire le point sur leurs compétences, sur ce qu’elles peuvent faire ou pas, et pour savoir quelle activité est susceptible de leur être confiée, auprès d’un parrain chargé de les accompagner. Jusqu’à présent, je n’ai refusé la participation que d’une personne avec laquelle l’entretien s’était déroulé moins facilement et d’une autre parce que la durée de sa peine et ses compétences ne permettaient pas de l’employer dans les conditions requises. » Depuis 2020, Bazincourt-sur-Epte a accueilli une quinzaine de personnes Tigistes : femmes et hommes âgés de 19 à 65 ans, pour des travaux d’intérêt général d’une durée de trois à quatre semaines en moyenne. « Pour eux, c’est une chance pour prendre ou reprendre des habitudes de travail, pour renouer du lien social avec leurs collègues et la hiérarchie », poursuit le maire. Les candidats sont issus des environs de la commune, ils logent à leur domicile, ce qui peut parfois poser des difficultés pour les trajets. 

Des obligations réciproques

Jusqu’à présent, les travaux confiés aux personnes Tigistes relèvent essentiellement de mission de voiries, d’entretien des espaces verts, de maçonnerie ou de peinture, et en sont exclus tous les travaux au contact des enfants. La commune a l’obligation de considérer la personne condamnée à un TIG au même titre que n’importe quel autre employé. « Je vérifie chaque jour que les heures de travail ont été effectuées pour certifier à l’ATIGIP que la peine a bien été accomplie. Je fais également mes observations sur le comportement de la personne et je dois reconnaître qu’en général, ça se passe bien. Lors de l’entretien d’accueil, je leur précise qu’ils doivent adopter le même comportement exemplaire que tout un chacun, auprès de leurs collègues aussi bien que de la hiérarchie et des habitants de la commune. » Pour leur part, les habitants de la commune n’ont pas exprimé de réticences à l’emploi des personnes TIG, certains ne sont d’ailleurs même pas au courant, tant ces employés se fondent dans les équipes de la municipalité. 

Un réel avantage pour la commune

Le maire de Bazincourt-sur-Epte se montre très satisfait de l’emploi des personnes TIG. D’abord parce que c’est l’occasion d’agir pour l’intérêt général, en permettant l’exécution de peines alternatives à la prison, et qui engendrent moins de récidives. Ensuite parce que la collectivité en tire elle aussi profit. « Par exemple, entre 2020 et 2021, les différents travailleurs TIG employés nous ont permis de gagner quasiment l’équivalent d’un emploi à plein temps, ce qui constitue un réel avantage pour une petite commune comme la nôtre. Nous avons même recruté un travailleur Tigiste particulièrement volontaire et sérieux qui, en renouant avec l’emploi, a pu passer son permis de conduire, s’acheter une voiture et retrouver une forme de fierté et d’indépendance », se réjouit le maire.

Un renfort pour la commune, une récidive moindre pour les condamnés

Sur une année pleine, le service voirie et ses deux agents ont pu bénéficier grâce aux TIG du renfort de l’équivalent temps plein d’une personne pendant 8 mois. Par ailleurs, pour des personnes condamnées ayant le même profil et le même passé judiciaire, le taux de récidive dans les cinq ans suivant la peine est de 61 % chez celles qui ont été emprisonnées et de 43 % pour celles qui ont accompli leur peine dans le cadre des travaux d’intérêt général.

Commune de Bazincourt-sur-Epte

Nombre d'habitants :

781
6 rue de la Mairie
27 140 Bazincourt-sur-Epte

Hervé Glezgo

Maire

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