A la cantine de Langouët, les enfants mangent bio
Située à 25 km de l'agglomération rennaise, la commune de Langouët (545 habitants) met en oeuvre de manière volontariste une politique de développement durable depuis 2001. Après avoir fait construire une école maternelle haute qualité environnementale, la municipalité a décidé de convertir au bio la cantine scolaire en reprenant le contrat d'approvisionnement concédé jusque là à l'entreprise Sodexo. "Nous avons bénéficié de deux conjonctures favorables, explique le maire Daniel Cueff. Tout d'abord, la création d'un groupement d'intérêt économique par les producteurs bio du département - GIE Manger bio 35 - qui nous garantissait la livraison régulière de produits frais. Et par ailleurs, la création d'une cellule "collectivité" au sein de la coopérative nationale Biocop qui nous permettait d'être approvisionné en bio pour les produits que nous n'avions pas localement." Le passage au bio à la cantine de Langouët a entraîné l'embauche d'une aide-cuisinière en soutien à la cuisinière. Toutes deux ont été formées (équilibre alimentaire, saisonnalité des produits, etc.) par une diététicienne du Civam 35 (Centre d'initiative pour valoriser l'agriculture et le milieu rural) qui regroupe des agriculteurs bio du département. Aujourd'hui, 95% des produits consommés par les enfants sont bio (seul le poisson n'est pas labellisé).
7.720 repas par an à un prix de revient unitaire de 5,64 euros
En 2003, le coût moyen d'un repas pour la commune (intégrant les matières premières, le gaz, les charges diverses, les frais de personnel...) s'élevait à 5,39 euros. En 2008, le coût du repas bio, qui comprend les salaires des deux personnes embauchées, atteignait 5,64 euros. Un coût comparable au tarif antérieur, et même légèrement inférieur si l'on tient compte de l'inflation. Le prix du repas facturé aux familles est de 2,30 euros. La cantine sert chaque année 7.720 couverts contre 4.925 en 2003 (grâce à la construction de l'école maternelle HQE et à la réfection de l'école, les enfants scolarisés au village sont passés de 39 à 76). "Le passage au bio est une décision politique, souligne Daniel Cueff. C'est un choix en faveur d'une agriculture qui ne pollue ni les sols ni l'eau, qui est porteuse d'emplois, de lien social et d'aménagement du territoire grâce au circuit court. Ce choix a aussi des conséquences importantes en termes de santé (fruits et légumes sans pesticides) et est intéressant du point de vue gustatif : le bio peut être le support d'une pédagogie du goût qui fonctionne très bien avec les tout-petits." Et pour que les enfants en sachent un peu plus sur la vie des aliments qu'ils consomment, un potager bio est à leur disposition dans l'enceinte de l'école.
Maryline Trassard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
Mairie de Langouët
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