Le Sivom du Littoral des Maures oriente ses eaux usées traitées vers l’arrosage (83)

Arroser ses espaces verts avec de l’eau usée traitée n’est pas chose facile du fait des contraintes sanitaires. Depuis 2014, la Croix-Valmer entretient pourtant ainsi une partie de ses sites, non sans avoir dû faire des concessions par rapport à son projet initial. Elle étend désormais cet usage à l’hydrocurage de la voirie.

La ville de Croix-Valmer arrose depuis 2014, au printemps et en été, l’un de ses espaces publics avec des eaux usées traitées. Captées à la sortie de la station d’épuration du syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom) du Littoral des Maures, qui regroupe la Croix-Valmer et sa voisine Cavalaire-sur-Mer, ces eaux subissent un traitement supplémentaire en passant par deux filtres à sable fermés puis sous un réacteur à UVc. Elles atteignent ainsi un niveau de qualité sanitaire classé A (matières en suspension <15 mg/l, Escherichia coli < 250 UFC/100 ml, etc.). L’utilisation sur voie publique ou privée d’eaux usées traitées s’accompagnant de risques sanitaires et environnementaux, celle-ci est strictement encadrée et se limite à certains usages. Cependant, la parution du décret n°2022-336 le 10 mars 2022 (qui a complété l’arrêté du 25 juin 2014) est venue autoriser le nettoyage des voiries avec ce type de produit, l’irrigation et l’arrosage d’espaces verts publics étant possibles depuis 2014.

Dans les faits, la valorisation des eaux usées dans l’entretien des espaces verts demeure fortement contrainte puisqu’il faut, notamment, se situer à une distance minimale des cours d’eau et autres points de captage. De plus, l’aspersion est interdite en cas de vent supérieur à 15 km/h (20 km/h en cas d’aspersion basse pression).

Irrigation plutôt qu’aspersion

Plusieurs lieux publics de la Croix-Valmer et de Cavalaire-sur-Mer étaient initialement concernés par l’utilisation des eaux usées, à savoir le monument aux morts (le square du Souvenir) ainsi qu’un rond-point et un parking. Mais étant donné ces contraintes légales qui rendent l’aspersion difficile, « l’irrigation au goutte-à-goutte a été privilégiée afin de pouvoir arroser plus souvent », explique le responsable du service Traitement des eaux usées, Franck Montet. Le coût d’investissement dans l’irrigation a cependant contraint les élus de Croix-Valmer et de Cavalaire-sur-Mer à réduire l’arrosage avec eaux usées au seul square du Souvenir, les deux autres sites étant malgré tout desservis par une canalisation sous pression, dans l’attente d’une éventuelle installation d’irrigation à l’avenir. 

Depuis 2016, le Sivom a décidé de remplir également les hydrocureuses avec des eaux usées traitées. « L’équipement de traitement en sortie de station d’épuration peut absorber 200 m3/jour mais nous sommes limités par la capacité de stockage des eaux retraitées qui est de 20 m3. À l’année, cela ne pose pas de problème, mais cela s’avère limitant lorsqu’il faut alimenter les hydrocureuses », précise Franck Montet. 

Étude préliminaire

Arroser et nettoyer les espaces publics avec des eaux usées traitées demeure donc une option sous contrainte qu’il s’agit de bien anticiper, ce que la rédaction du dossier de demande d’autorisation à soumettre à l’Agence régionale de santé conduit à faire. « Si la commune en a les moyens, il est préférable de se faire accompagner par un bureau d’études pour une étude de faisabilité réaliste qui déterminera les usages possibles au regard du cadre réglementaire, de l’importance de l’investissement et des charges de fonctionnement. Sur ce point, il faut souligner que le réacteur consomme de l’électricité de façon significative... », avancent de concert Franck Montet et Franck Joucher, directeur du système d’assainissement du Sivom du littoral des Maures. 

Investissement (unité de traitement des eaux usées uniquement)

480 000 euros HT, financés à 50 % par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et 30 % par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

À noter : il faut compter pour les charges de fonctionnement : 6 000 euros de frais de maintenance annuels si le réacteur à UV a fonctionné plus de 10 000 heures (changement de l’ampoule).

Sivom du Littoral des Maures

Nombre d'habitants :

11365
145 chemin des Essarts
83 240 Cavalaire-sur-Mer

Philippe Leonelli

Président

Bernard Jobert

Vice-Président

Franck Joucher

Directeur du système d’assainissement

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