"Universités rurales" dans la Creuse : impliquer les habitants dans le développement de leur territoire

Tous les deux ans, le pays Combraille en Marche organise avec le conseil de développement, des universités rurales ouvertes à tous. Portant à chaque fois sur une thématique particulière, elles permettent aux participants de se projeter sur l’avenir du territoire, mais également de lancer des expériences sur la base des idées nouvelles qui émergent.

La première édition de l’université rurale du pays Combraille en Marche (Creuse, 80 communes, 29.000 habitants) s’est tenue en 2007-2008 sur le thème des jardins, suivie d’une seconde sur l’habitat et l’écoconstruction (2009-2010) puis d’une troisième sur les circuits courts et la valorisation des ressources locales (2012-2013). Imaginée par le conseil de développement du pays, l’objectif est d’offrir aux habitants, élus locaux, techniciens et acteurs associatifs, un cadre privilégié pour découvrir, échanger et formuler des propositions autour du thème défini à l’avance.

Plan annuel d’actions issu d’une préparation approfondie

Chaque université se traduit par la mise en œuvre d’un programme d’actions pendant un an. Ce dernier est élaboré des mois à l’avance par le conseil de développement, les élus et techniciens du pays. "Ce temps de préparation nous oblige à prendre du recul sur nos dossiers quotidiens, à nous projeter sur des enjeux d’avenir pour laisser libre cours à des idées nouvelles. Ce délai est également nécessaire pour imaginer des approches pédagogiques et méthodologiques innovantes. Car l’objectif est d’arriver ensuite à mettre en œuvre, soit par le pays, soit par des acteurs du territoire, des propositions innovantes qui ont émergé durant le temps des échanges", explique le chargé de mission au sein du pays, Michaël Bouthier.

Exemple de la troisième édition consacrée aux circuits courts

Les actions menées sont très variées : voyages d’étude, ateliers, théâtre-forum, tables rondes, formations... Pour l’université rurale de 2012/2013, les travaux ont été menés par trois groupes thématiques - "transformer et commercialiser les produits locaux", "les introduire à la cantine", "valoriser le bois local" - constitués d’acteurs et de forces vives concernées par le thème. Par exemple, des cantiniers, une gestionnaire de collège, des élus et quelques producteurs, pour celui sur les cantines.
Selon les éditions, un ou plusieurs prestataires extérieurs peuvent être sollicités via un appel d’offres afin de soutenir l’animation de l’université rurale. Pour cette troisième édition, un collectif constitué de deux designers et d’un vidéaste a suivi et co-animé l’ensemble des travaux, en proposant par exemple de nouveaux outils (maquettes, prototypes, tests...) pour construire ensemble et être force de proposition créative ou en réalisant par exemple des mini-reportages, supports de travail d’une réunion pour l’autre.

Propositions concrètes, rapides et visibles

"Les habitants et les acteurs du territoire adhèrent à cette démarche parce qu’ils en voient très concrètement les résultats", poursuit le chargé de mission. Ainsi, avant même la fin de la dernière université rurale, des expérimentations ont été menées par un des groupes de travail thématique pour introduire des produits locaux dans des cantines. Aujourd’hui encore, alors que l’université est terminée, les cantiniers poursuivent la démarche et ont pris l’habitude d’échanger sur leurs pratiques.

La coordination assurée par le pays

Le conseil de développement ne disposant pas d’identité juridique propre, c’est le pays qui porte et finance cette "université rurale", soutenue par le département (20%), la région (15%) et l’Europe via Leader (44%). Et cela dans le cadre des conventions territoriales pluriannuelles signées pour l’ensemble des activités du pays. Un agent du pays coordonne la mise en œuvre du dispositif de l’université rurale, avec l’aide de collègues selon les besoins et durant les temps forts.
"Durant les universités rurales, le pays se positionne comme un facilitateur de projets, d’émergence d’idées ; il doit en permanence être à l’écoute des habitants et des acteurs. Même si un plan d’actions précis est déterminé pour chaque université, nous devons être capables de le modifier si le besoin s’en fait sentir."

Communication avant, pendant et après

Un important travail de communication est également assuré par le pays : relations presse, radios locales, animations sur des marchés, blog...
Ce sont environ 150 participants actifs qui prennent part aux travaux de chaque université rurale, qui atteint au total en moyenne 500 personnes lors de différents temps forts et festifs. A la fin de la dernière université, un film réalisé par le vidéaste a été diffusé durant plusieurs mois sur l’ensemble du pays. Il a permis de recueillir la parole des habitants, notamment sur les thèmes possibles d’une future université rurale.


Lucile Vilboux/magazine Village-L’Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Pays de Combraille en Marche

Nombre d'habitants :

29000

Nombre de communes :

80
11 grande Rue- BP 6
23700 Mainsat

Valérie Simonet

Présidente

Michaël Bouthier

Chargé de mission accueil - économie

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