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Emploi - Faire de la GPEC un outil territorial : les leçons d'une expérimentation interentreprises en Savoie

La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) limitée aux seules frontières de l'entreprise est insuffisante. C'est l'une des conclusions de l'étude d'Altedia menée en Savoie dans le cadre d'une expérience de GPEC territoriale. Le cabinet conseil préconise en effet d'intégrer dans la gestion prévisionnelle la dimension territoriale, qui "offre un espace de travail nouveau dès lors que les entreprises mènent des actions collectives et disposent d'un langage commun pour agir ensemble". Dans le cadre de cette expérience, vingt-deux entreprises de Savoie, regroupant 4.249 emplois, soit le tiers des emplois industriels savoyards, se sont engagées ensemble fin 2007, sous l'égide de l'Union des industries de Savoie et du Syndicat professionnel des industries électrométallurgiques et électrochimiques du Grand Sud (SPIEEGS), avec le soutien et la participation financière de l'Etat. Un engagement qui a donné lieu à la signature de la première convention interentreprises "GPEC Industrie" en France. Le dispositif consiste à mettre en place un référentiel des emplois et à prendre en compte de manière anticipée l'évolution naturelle des emplois (départs en retraite, effets du turnover,...) et son évolution prospective. "Ce système permet aux entreprises de travailler à leur niveau, à celui du territoire et de leur secteur d'activité", signale l'étude. Objectif : aider les acteurs économiques et sociaux, institutionnels et territoriaux à construire une politique de l'emploi et de la formation sur une période de trois à cinq ans pour le territoire. Autre atout du système : "il apporte une meilleure réponse au problème récurrent du décalage entre la qualification des demandeurs d'emploi et les besoins des entreprises", assure Altedia.
Dans le cas de la Savoie, Altedia a ainsi défini les besoins en main d'œuvre pour les trois années à venir. Le cabinet prévoit 455 recrutements sur un an, et 740 supplémentaires à une échelle de trois ans, soit 1.195 en tout sur les trois prochaines années. Altedia considère aussi qu'il faudra former environ 800 professionnels d'ici fin 2009 et plus de 2.000 à l'échelle de trois ans. A l'issue de ce diagnostic construit à partir des données des entreprises et du territoire, le cabinet conseil a émis quelques recommandations à court, moyen et long terme, parmi lesquelles : mettre en place un plan d'actions sur les principales filières d'emplois avec les entreprises concernées, travailler sur la sécurisation des 360 salariés d'ores et déjà identifiés comme fragilisés, communiquer vers la population - notamment les jeunes - sur le potentiel offert par les activités industrielles et connexes, élaborer une plateforme de mobilité professionnelle pérenne sur le territoire, ou encore développer l'inter-complémentarité mécanique.

Emilie Zapalski

 

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