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Fermeture de Fessenheim: un an après, le territoire est dans une "impasse financière", selon les élus

Les élus locaux du secteur de Fessenheim (Haut-Rhin) ont dénoncé ce 19 février "l'impasse financière" dans laquelle se trouve leur territoire en raison d'un différend fiscal avec l'État, un an après la fermeture de la centrale nucléaire. La commune de Fessenheim et ses voisines continuent à verser 2 à 3 millions d'euros chaque année au fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), alors qu'elles ne touchent plus les 6,4 millions d'euros de recettes fiscales qu'apportait la centrale, ont-ils exposé lors d'un point de presse à Fessenheim. "Absurde", selon le maire de Fessenheim, Claude Brender, ce mécanisme est synonyme de "faillite programmée du territoire", a déclaré Gérard Hug, président de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach qui en compte 29. "Notre collectivité ne pourra pas supporter" cette charge, a-t-il souligné.
Les élus critiquent le fonctionnement du FNGIR, né en 2010 après la suppression de la taxe professionnelle, pour instaurer une compensation entre les collectivités gagnantes de la réforme et celles perdantes. L'État refuse de retirer Fessenheim de la liste des collectivités qui contribuent au fonds, alors que la centrale s'est arrêtée. "C'est comme demander à un salarié licencié de continuer à payer les cotisations", a comparé Claude Brender. Selon les élus, aucune avancée significative n'a été obtenue alors que le problème est soulevé depuis plusieurs années et que la "neutralisation des effets du FNGIR" leur avait été promise dès 2018 par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d'Etat à la Transition écologique.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Haut-Rhin a affirmé que les collectivités situées autour de la centrale bénéficient d'une "compensation intégrale" de leur contribution au FNGIR, et ce jusqu'en 2023. La préfecture a également rappelé qu'un amendement à la loi de finances 2021 "vise à réduire d'un tiers leur perte de recettes".
Le versement annuel devrait passer de 3 à 2 millions d'euros après 2023, ont confirmé les élus vendredi. Toutefois, ce "geste" de l'État demeure "insuffisant", a réagi Gérard Hug. "La solution, c'est de sortir Fessenheim des territoires éligibles au FNGIR", a estimé Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin.
Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont été arrêtés respectivement le 22 février et le 30 juin 2020. Leur démantèlement dans les prochaines années va faire perdre plus de 2.000 emplois locaux directs et indirects, selon les élus.