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Fin des centrales à charbon : deux nouveaux dispositifs d'accompagnement signés à Saint-Avold et Cordemais

Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, a signé les 16 et 17 janvier deux nouveaux dispositifs d'accompagnement de la fermeture des centrales à charbon de Saint-Avold (Moselle) et de Cordemais (Loire-Atlantique) prévue pour 2022.

Après le pacte signé au Havre le 13 janvier (lire notre article), Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, a paraphé les 16 et 17 janvier les documents d'accompagnement de la fermeture de deux autres centrales à charbon, celles de Saint-Avold (Moselle) et de Cordemais (Loire-Atlantique, prévue par la récente loi Énergie-Climat. À Saint-Avold, la centrale thermique Émile-Huchet, qui emploie 140 personnes auxquelles s'ajoutent 80 emplois indirects chez des sous-traitants permanents, doit fermer sa dernière tranche charbon. Le site, racheté par le groupe tchèque EPH à l'allemand Uniper en juillet 2019, produit aussi de l'électricité grâce à deux cycles combinés gaz et, au final, l'arrêt de l'activité charbon concerne une centaine de salariés.

Saint-Avold : quatre axes pour le projet de territoire du Warndt naborien

Le projet de territoire du Warndt naborien qui l'accompagne sur la période 2020-2025 se veut "fondé sur le respect des conditions générales de développement durable et de transition écologique". Signé par la secrétaire d'État, la préfecture et le département de la Moselle, la région Grand Est, une communauté d'agglomération et trois communautés de communes, l'agence régionale de santé, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts), l'établissement public foncier de Lorraine et la société Gazel énergie (filiale du groupe EPH), il comporte quatre grands volets. Le premier prévoit une relance économique et industrielle du territoire. Celle-ci vise à accompagner la mutation de la plateforme industrielle Chemesis, dont l'actuelle centrale est membre, en prenant en compte les conséquences de la fermeture de la tranche charbon pour les infrastructures ferroviaires et logistiques, l'eau, etc. Il est aussi prévu de soutenir les zones d'activités économiques du territoire, "en optimisant les possibilités d'implantation, de développement et de pérennisation d'entreprises, en particulier créatrices d'emplois", indique le ministère, et de mettre en œuvre "une offre de formation et de reconversion professionnelles innovante" pour accompagner la réindustrialisation du territoire et l'arrivée de nouvelles technologies. Des soutiens aux projets de recherche et de développement (R&D) ciblant des technologies non délocalisables doivent également être mis en place. Le projet de territoire entend aussi promouvoir "une économie circulaire et solidaire", en développant notamment la valorisation énergétique des déchets non recyclables (projet de création d'une chaufferie valorisant les combustibles solides de récupération), ainsi que de nouvelles énergies renouvelables électriques et thermiques comme l'hydrogène. Il prévoit aussi l'élaboration d'un schéma territorial de mobilité et de transport des salariés, des habitants et des biens qui s'appuie sur des modes respectueux de l'environnement (ferroviaire, transports collectifs, mobilité douce…). Enfin, il vise une meilleure maîtrise du foncier, en privilégiant la réhabilitation des friches industrielles et urbaines, ainsi que la mise en valeur du patrimoine naturel, paysager, industriel et militaire à visée touristique.

Cordemais : 31 projets à l'étude

Le 17 janvier, Emmanuelle Wargon a également signé le pacte pour la transition écologique de la centrale industrielle de Cordemais et de l'estuaire de la Loire qui fermera elle aussi en 2022. "Ce pacte s'inscrit dans la continuité du contrat d'avenir des Pays de la Loire signé en février 2019 par le Premier ministre, a déclaré la secrétaire d'État lors de son déplacement. Le gouvernement a souhaité accompagner la dynamique des acteurs du territoire dans lequel la centrale à charbon de Cordemais est située, puisqu’elle est au cœur de l’estuaire de la Loire et donc d’un écosystème industrialo-portuaire large, dont elle constitue un maillon important."
Le pacte, qui lie de nombreux partenaires – préfecture, région Pays de la Loire, département de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, communauté d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire, communauté de communes Estuaire et Sillon, commune de Cordemais, grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, EDF, Ademe, Banque des Territoires, Agence nationale de la cohésion des territoires - entend faire de l’estuaire de la Loire "un territoire d’excellence pour une transition énergétique à grande échelle, profitable à tous". 31 projets sont à l’étude pour un investissement global potentiel de 275 millions d’euros, dont 53 millions portés par des investisseurs privés.
Autour du grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, le pacte prévoit de développer de nouveaux trafics afin de compenser les pertes induites par la fermeture de la centrale et, au-delà, de renforcer l’offre foncière du grand port, avec la préservation et la restauration de 290 hectares d’espaces naturels et l'installation d’un parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. Composé de 80 éoliennes, il pourrait être mis en service dès 2022. D’une puissance totale de 480 MW, il produira 1.730 GWh par an, permettant de couvrir 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique. Il sera complété à l'horizon 2023 par celui des deux Îles (entre Yeu et Noirmoutier), composé de 62 éoliennes pour 496 MW de puissance installée.
Le pacte comporte aussi un volet destiné à favoriser l'export agroalimentaire (création d’une chaîne logistique froide, développement d’une unité de réception des matières premières pour l'alimentation du bétail ainsi qu’une capacité de stockage de céréales pour l'exportation).
Le contrat territorial a également pour objectif de déployer des innovations pour accélérer et amplifier la transition écologique de l’estuaire déjà engagée par les acteurs du territoire et en particulier les collectivités locales, avec notamment le développement d’une filière hydrogène de Pays de la Loire avec le projet H2 Loire Vallée, la mise en place d’une production d’énergie solaire photovoltaïque, l’accélération et la massification de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires et des logements, en lien avec le déploiement du programme de service d’accompagnement à la rénovation énergétique (Sare), la création d’un réseau de chaleur industrialo-urbain sur la zone portuaire et l’anticipation de la reconversion à terme du site occupé par la centrale de Cordemais.
Enfin, pour répondre aux besoins de mobilités sur le territoire, le pacte prévoit la création d’une deuxième ligne de bus à haut niveau de service sur la Carene – Saint-Nazaire agglomération, le développement d’un réseau cyclable structurant et l’accélération de l’usage du gaz naturel véhicule (GNV).

 

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