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France stratégie veut mettre le pays au sport

Dans un rapport remis à la ministre des Sports, France stratégie propose entre autres de "repenser et réaménager nos villes" pour favoriser l'activité physique et sportive et de renforcer localement "l’accompagnement des personnes les plus éloignées de ces pratiques".

Comment mieux intégrer les activités physiques et pratiques sportives à nos modes de vie, tel est le thème d'un rapport de France stratégie remis le 21 novembre à Roxana Maracineanu, ministre des Sports.

Le rapport part d'un constat limpide : "Alors que nos modes de vie sont de plus en plus sédentaires et que les bienfaits de l’activité physique et sportive sont reconnus dans la prévention ou la prise en charge de maladies, ou pour ses effets sur le bien-être, un Français sur deux déclare ne pratiquer aucune activité sportive." Il se propose donc, après avoir identifié les freins et les leviers à la pratique individuelle d’activité physique et sportive, "des orientations-clés susceptibles de favoriser le développement de la pratique pour le plus grand nombre."

Trajectoires individuelles

Pour ce faire, le rapport met l'accent sur l'importance des trajectoires individuelles dans la pratique sportive. Les rôles de la famille et de l'école lors de l'enfance et de l'adolescence se révèlent ainsi majeurs. Mais les variations de pratique sont encore liées à des changements d'environnement ou de situation personnelle. Le rapport affirme néanmoins que "l’activité physique et sportive peut […] commencer à tout moment de vie, à condition d’être adaptée". Logiquement, la première orientation qu'il propose conduit à faire évoluer nos représentations : "Les images associées à l’activité physique et sportive doivent aider à envisager un commencement (ou une reprise) d’activité à tout âge." Ici, la clé résiderait en une "communication au grand public bienveillante" qui serait "l'affaire de tous" : enseignants, acteurs du monde sportif et professionnels de santé, mais aussi élus locaux, urbanistes, architectes, ou encore employeurs, parents, etc.

La deuxième orientation consiste à "inscrire l’activité physique et sportive au plus près de nos routines, dans nos temps sociaux quotidiens et tout au long de la vie". Le but ? "Ancrer de façon durable des modifications de comportements individuels et, au niveau collectif, de nos modes de vie." Ici, c'est l'école – à travers notamment les temps de déplacement domicile-établissement scolaire – qui pourrait jouer un rôle moteur, mais aussi les centres de formation ou les entreprises.

Penser la ville comme un terrain de jeux

La troisième orientation découle de la précédente : il s'agit " de repenser et réaménager nos villes afin qu’elles offrent davantage d’opportunités pour pratiquer une activité physique et sportive". Ici, les pistes sont nombreuses. Tout d'abord, cela passe par l'existence d'espaces de vie "marchables" et cyclables et donc par le développement d'un "écosystème favorable" à travers la matérialisation de pistes cyclables, des équipements urbains pour le stationnement des vélos, des ateliers de réparation, etc. Plus largement, le rapport invite à repenser la ville comme un terrain de pratiques et de jeux. Mieux mobiliser les équipements sportifs municipaux ou scolaires en en facilitant l’accès mais aussi les parcs ou la voirie en améliorant leur aménagement sont les conditions mises en avant. "En cas d’aménagements nouveaux, ajoute le rapport, la priorité doit aller à des espaces de pratiques et de jeux ouverts sur l’espace public et adaptés à tous les publics, notamment aux personnes ayant des difficultés de mobilité."

Enfin, la dernière orientation proposée consiste à renforcer l’accompagnement des personnes les plus éloignées de la pratique sportive. Pour les rapporteurs, cela passe "par un travail de sensibilisation plus forte auprès des associations sportives, des municipalités et des établissements scolaires", notamment "pour favoriser le développement de la pratique chez les filles et adolescentes". Toujours en faveur du développement de la pratique chez des publics spécifiques, "des aides à l’orientation vers l’offre adaptée existante sont à développer tandis que, pour les personnes les plus en difficulté, des aides financières ciblées pourraient être pertinentes et déployées".

Plus globalement, ce rapport de France stratégie plaide pour le déploiement d’une stratégie nationale, portée à un niveau interministériel. La stratégie portée par les quatre orientations devrait, selon les auteurs, procéder à "des redéploiements budgétaires, de coordination renforcée entre un éventail élargi d’acteurs et d’investissements ciblés, essentiellement pour des aménagements visant à favoriser les mobilités à pied et à vélo dans les villes les moins avancées de ce point de vue". Ainsi des projets pilotes pourraient être mis en place au niveau de quelques communes prioritaires, qui incluraient l’ensemble des acteurs locaux pertinents (issus des secteurs du sport, de l’éducation, de la santé, de l’équipement, de l’environnement et de l’aménagement du territoire) et les habitants.