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Transports - Grand Paris : poursuite du bras de fer Etat-région sur la desserte du plateau de Saclay

Maurice Leroy, ministre de la Ville également en charge du Grand Paris, a confirmé le 3 février devant le Sénat qu'un métro automatique desservira le plateau de Saclay, dernier point de discorde entre l'Etat et la région Ile-de-France qui ont conclu un accord prévoyant 32,4 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2025 dans les transports franciliens. La région souhaite en effet que le futur pôle d'excellence de Saclay, qui devrait réunir à cet horizon plus de 80.000 chercheurs, étudiants, et ingénieurs, soit desservi par un bus à haut niveau de service pouvant évoluer par la suite vers un tramway. 
"Nous allons bien assurer une desserte de Massy, Saclay, Saint-Quentin en Yvelines, Versailles, par un métro automatique en respectant la zone de protection naturelle agricole et forestière", a affirmé Maurice Leroy en réponse à une question du sénateur UMP Laurent Béteille. "Le pôle scientifique de Saclay sera alors bien relié à Paris en 30 minutes et à l'aéroport de Roissy en 50 minutes", a ajouté le ministre en soulignant que "c'est un engagement ferme du président de la République, du Premier ministre, du gouvernement, cet engagement sera tenu". Si avec la région "nous ne sommes effectivement pas parvenus à une vision commune" sur la développement et la desserte du plateau de Saclay, "cela ne compromet en rien les engagements de l'Etat", puisque "le protocole expose clairement la vision de l'Etat concernant Saclay et sa desserte", a-t-il ajouté.
Maurice Leroy s'est aussi félicité que le conseil général de l'Essonne, à majorité de gauche, soit "à l'unanimité tout à fait favorable à la desserte de Saclay". Le 1er février, huit élus de droite des Hauts-de-Seine, des Yvelines et de l'Essonne ont demandé dans une lettre ouverte au ministre que l'Etat "assume seul" le projet de métro automatique desservant le plateau de Saclay. Parmi les signataires figure la chef de file de l'opposition au conseil régional, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse.
Jean-Paul Huchon, président du conseil régional et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) a encore maintenu la position de la région dans un communiqué le 3 février, affirmant que "la desserte du plateau de Saclay appelle une réponse réaliste et équilibrée par la création d'un bus à haut niveau de service (..) qui pourra évoluer par la suite vers un tramway (..). Cette solution correspond aux perspectives de développement du secteur". Jean-Paul Huchon présentera le 9 février au conseil d'administration du Stif  les options de desserte du plateau par des bus en site propre.
De leur côté, les responsables Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la région, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, estiment que l'annonce par Maurice Leroy de la création d'un métro automatique desservant le plateau de Saclay "vient conclure (..) une mascarade de consultation des élus et des citoyens". Pour eux, le projet porté par Nicolas Sarkozy "n'apporte aucune réponse concrète et immédiate, notamment sur l'indispensable maillage du territoire francilien, mais propose une infrastructure de transport lourde, inadaptée et dangereuse pour l'avenir des terres agricoles du plateau de Saclay". Ils dénoncent "l'attitude outrancière de Nicolas Sarkozy qui préfère jongler avec les milliards pour satisfaire sa folie des grandeurs au détriment des attentes et des besoins des habitants" et veulent organiser "la mobilisation face à ce passage en force".
 

 

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