A Grenoble, la plate-forme « Voisins Voisines » fédère les bonnes volontés et renforce l’action sociale de la ville

A Grenoble, la plate-forme « Voisins voisines » fédère 2450 habitants prêts à s'entraider pour faire face à la crise sanitaire. Un service basé sur le volontariat, la proximité et le bénévolat. Un outil également utile aux agents et associations pour mieux cibler leurs actions.

Aujourd’hui, près de 2450 volontaires se sont inscrits sur la plate-forme « Grenoble Voisins voisines ». Une carte permet de localiser les voisins volontaires à proximité et la nature de l’aide proposée, parmi les neuf affichées sur le site : aide aux devoirs, courses de première nécessité, conversation à distance, aide au personnel mobilisé par la gestion de la crise, promenade d’animaux domestiques, soutien informatique et administratif à distance, confection de masques, impression gratuite d’attestation ou d’autres documents.

 

Entraide informatique

La plateforme a permis de générer 400 mises en relation, concernant majoritairement les courses de première nécessité et de l’aide administrative et informatique à distance. Difficile d'en savoir plus pour autant : "Nous ne faisons que mettre les habitants en relation, insiste Laurence Comparat, adjointe au maire de Grenoble en charge de l’open data, des logiciels libres et à l’administration générale. Après, ils s’organisent entre eux". L'aide, que l'on peut imaginer pour résoudre un bug, un problème de connexion ou tout simplement imprimer des devoirs ou un document administratif est complémentaire de la plateforme téléphonique du gouvernement, "plusieurs associations grenobloises, dont l’Age d’or, participent à la plate-forme nationale solidarite-numérique.fr".

 

Un relais précieux à l’action sociale de la ville

La plateforme « Grenoble Voisins Voisines » alimente le travail du service social municipal. Au début du confinement, celui-ci a identifié les Grenoblois isolés et fragiles. Une centaine d’entre eux ont donné leur accord pour être appelés par des bénévoles de "Voisins Voisines", recrutés via une rubrique dédiée.

"Pour s’inscrire comme « aidant », il faut créer son compte MonGrenoble et autoriser (ou pas) la diffusion de ses coordonnées, ajoute Laurence Comparat. Celles-ci peuvent donc être utilisées par la ville pour un renfort d’action sociale. Nous proposons aussi aux aidants inscrits de participer à des actions de solidarité avec des associations, comme la distribution alimentaire ou les maraudes".

 

Une animation nécessaire par du personnel communal

Le bon fonctionnement de la plate-forme passe aussi par son animation. Il s'agit en premier lieu de vérifier qu’il n’y a pas de proposition commerciale mise en ligne. Car le principe repose bel et bien sur le bénévolat. Ensuite, il faut rappeler certaines personnes en difficulté, contacter les aidants volontaires pour des missions associatives… "Deux à trois agents de la ville, ayant un profil de secrétariat ou de relation avec les usagers, consacrent une partie de leur temps à cette mission d’animation. C’est une dimension à ne pas sous-estimer dans un tel projet pour éviter des dérapages", déclare l’élue grenobloise.

 

Un modèle repris par d’autres villes

Plusieurs collectivités ont témoigné de leur intérêt pour ce type de plate-forme : Chambéry, Annecy, Bourgoin-Jallieu, Aix-en-Provence, Alfortville, Grand Lyon… C’est pourquoi le prestataire informatique de la ville de Grenoble, Eolas, a créé un site en mode « software as a service » (SaaS) sous le nom « Entraidons-Nous ».

Celui-ci a été repris par plusieurs collectivités, dont la ville de Marseille (https://marseille.entraidonsnous.fr/).