Politique de la ville - Ile-de-France : il y a ZUS et ZUS...
En 2006, plus d'un Francilien sur dix résidait dans l'une des 157 zones urbaines sensibles (ZUS) que compte la région, soit près d'1,3 million de personnes habitant ces territoires prioritaires de la politique de la ville. Si ces derniers ont pour point commun de rencontrer, voire de cumuler, les difficultés propres aux ZUS (taux de chômage élevé, taux d'échec scolaire au-dessus de la moyenne nationale, nombreuses familles monoparentales...), l'Insee vient de publier une étude montrant que les réalités sont pourtant diverses dans ces territoires.
Cinq groupes homogènes de ZUS ont été ainsi identifiés - allant des vingt ZUS les plus en difficulté (groupe A) à celles jugées atypiques (groupe E, rencontrant des difficultés malgré une forte densité médicale et peu d'HLM, des ZUS situées en majorité à Paris) - à partir des caractéristiques en termes de revenu, d'insertion professionnelle ou de couverture sociale de leurs habitants. Avec une constante corroborée par les chiffres : un Francilien sur quatre résidant en ZUS vit en Seine-Saint-Denis (qui appartient au groupe A), département où se trouvent les ZUS les plus en difficulté (14 sur 20). La Seine-Saint-Denis comprend ainsi près de 112.700 des 176.700 habitants que compte ce groupe. Le département est également celui où la population compte le plus de jeunes : 30% de ses habitants ont moins de 18 ans.
Additionné au groupe B (ZUS plus en difficulté que la moyenne des ZUS franciliennes) qui, avec ses 547.500 habitants répartis dans 62 ZUS, est le groupe le plus peuplé des cinq et concerne surtout la petite couronne, ces deux premiers groupes rassemblent plus de 56% de la population francilienne vivant en ZUS.
Les groupes C (51 ZUS, 372.000 habitants) et D (16 ZUS, 70.600 habitants) sont des zones moins exposées à la précarité sociale que la moyenne des ZUS franciliennes. Les différences de classement entre ces deux groupes sont liées à l'accès aux services de santé, à la proportion de bénéficiaires de la CMU-C, à la part de chômeurs, au revenu médian par unité de consommation des habitants...
Le groupe E (8 ZUS, en majorité à Paris, 111.500 habitants) se caractérise entre autres par une présence médicale importante (l'habitant de l'une de ces ZUS peut trouver plus de 26 médecins généralistes autour de sa résidence principale, contre moins de 7 dans le groupe A...) et par le fait de ne compter que peu d'ouvriers et d'employés (seulement 54% des salariés appartiennent en effet à ces catégories socioprofessionnelles, contre plus de 80% de la population salariée dans le groupe B).
Menée en partenariat par l'Insee Ile-de-France et la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) d'Ile-de-France, cette étude intéressante et complète apporte ainsi un éclairage plutôt inédit sur le profil des habitants de ces zones urbaines sensibles franciliennes.