Islamisme : Bruno Retailleau plaide pour "une nouvelle organisation de l’État, central et territorial"
"Il faut que l’État qui, en France, est bâti en tuyaux d’orgue, est très cloisonné, puisse mieux se coordonner pour être beaucoup plus efficace." Moins d'une semaine après la diffusion d'un rapport sur les Frères musulmans (voir notre article du 22 mai), le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ébauché, lors d'une conférence de presse, la réorganisation qu’il souhaite mettre en place, à la fois au niveau central et territorial. À l’image de ce qui a été fait pour le terrorisme et le narcotrafic, a-t-il précisé, à l’issue d’une réunion de la cellule de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire (Clir) des Hauts-de-Seine. Ces Clir ont été créées fin 2019 et la première a été installée à Bobigny en février 2020. Ce qui est "fondamental" pour lutter contre la "dissimulation", c’est "l’information" et le "renseignement", a souligné le ministre. Un "chef de filat" sera confié à Bertrand Chamoulaud, directeur national du renseignement territorial, la préfecture de police ayant, elle, son propre service. À ses côtés, la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Pascale Léglise, "aura un rôle de parquet administratif" et fournira une "expertise en matière d'entrave administrative", a précisé Bruno Retaillleau. Mais cette architecture "ne saurait être efficace si elle ne repose pas sur une infrastructure territoriale", a-t-il estimé, selon qui "il faudra sans doute durcir" l'organisation "dans des départements qui sont les plus concernés par cet entrisme".
Bruno Retailleau a aussi évoqué l'organisation d'un séminaire dans les prochaines semaines à l'intention des préfets, en précisant qu'"il nous faudra aller bien au-delà pour la formation des fonctionnaires", car la lutte contre l'islamisme est l'affaire "de l'ensemble des ministères et des services de l'État".