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Logement / Environnement - La biodiversité niche aussi dans les HLM

La lettre "Eclairages", publiée par la direction des fonds d'épargne de la Caisse des Dépôts, livre les résultats d'une étude originale sur "Logement social et biodiversité : une démarche écoresponsable qui améliore le cadre de vie". Une approche qui gagne progressivement les bailleurs sociaux, dont certains sont déjà engagés dans une stratégie globale en faveur de la biodiversité.

L'habitat, c'est aussi pour la faune et la flore

La publication rend compte d'une étude menée entre mars et décembre 2015 par deux cabinets spécialisés et commanditée par la Caisse des Dépôts et l'Union sociale pour l'habitat (USH). En ce domaine, la biodiversité peut être renforcée par trois types d'actions : la création d'habitats pour la faune et la flore, la réduction des facteurs nuisibles à la biodiversité et la gestion durable des espaces.
Sur le premier point, plusieurs types d'habitats peuvent être envisagés : habitats semi-naturels (mares, haies arborées, prairies...), habitats spécifiques (hôtels à insectes, ruchers, gîtes pour chauves-souris...) ou végétalisation d'espaces urbains comme les plantations en toiture d'immeuble.
La réduction des facteurs nuisibles à la biodiversité peut concerner de nombreux éléments, comme la suppression des barrières écologiques, celle des nuisances lumineuses (éclairage), la diminution de l'utilisation de produits phytosanitaires (qui entraînent la disparition des insectes), la lutte contre les plantes ou insectes invasifs...
Pour sa part, la gestion durable des espaces passe, par exemple, par l'utilisation d'espèces végétales locales dans les espaces verts (adaptées au climat local, elles limitent l'entretien), par le compostage ou par le recours à des techniques simples, comme le paillage. La gestion durable permet également d'associer les locataires et de créer du lien social, par exemple sous la forme d'un jardin partagé. La lettre donne d'ailleurs quelques exemples d'initiatives sur ces différents aspects, menées ou soutenues par des bailleurs sociaux.

Lever les idées reçues sur les coûts

Malgré l'intérêt évident de cette prise en compte de la biodiversité, certains bailleurs hésitent encore à s'engager, par crainte de coûts excessifs. L'étude montre pourtant que ces coûts sont très loin d'être prohibitifs. Ainsi, le prix d'un nid artificiel est inférieur à 100 euros par unité et l'étude cite l'exemple d'un bailleur social qui a profité d'une opération de réhabilitation pour installer 35 nids d'hirondelles artificiels, remplaçant autant de nids naturels supprimés par l'opération. Pour cela, le bailleur a passé une convention avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), pour un coût annuel de 2.000 euros pendant trois ans. De façon plus générale, l'étude montre que l'intégration de la biodiversité dans une opération de réhabilitation est une bonne manière de réduire les coûts.
Enfin, l'un des principaux intérêts de la démarche initiée par l'USH et la Caisse des Dépôts est qu'elle ne s'est pas limitée à la production d'une étude. Elle a en effet débouché sur l'édition d'un "Guide pour la prise en compte de la biodiversité dans les métiers du logement social". Fort de 150 pages, ce document aborde tous les aspects de la biodiversité, sous un angle à la fois pédagogique et pratique.

Jean-Noël Escudié / PCA

La Caisse des Dépôts et l'USH planchent sur le bois

Un second numéro de la revue Eclairages, paru au même moment, aborde la question des atouts et de l'utilisation du bois dans les logements sociaux. Intitulée "La construction en bois : des atouts à chaque étape du logement", l'étude a également été pilotée par l'USH et la Caisse des Dépôts. Elle passe en revue les avantages de la construction en bois. Ceux-ci tiennent notamment à une durée de construction inférieure aux bâtiments classiques, avec une durée de chantier raccourcie grâce à une phase de conception plus exigeante en amont (l'utilisation du bois impliquant de détailler très précisément les différents aspects techniques du bâtiment, comme les réseaux d'eau et d'électricité ou les passages de câbles). Les bâtiments réalisés en bois offrent de bonnes qualités d'isolation acoustique et thermique (s'ils sont bien réalisés) et présentent une longévité qui peut dépasser les cinquante ans. Seul véritable désavantage : un coût légèrement plus élevé. Sur la base des exemples passés en revue par l'étude, le coût des constructions tout bois ou mixtes bois-béton est proche de celui des opérations en béton "bâtiment basse consommation" (BBC), soit environ 1.400 euros au mètre carré. En revanche, le coût des opérations modulaires 3D en bois est nettement plus élevé, avec une moyenne de 2.300 euros au mètre carré. Un écart lié au procédé de construction et aux spécificités des logements de petite taille qui sont parfois livrés équipés.  Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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