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COP 21 - La Caisse des Dépôts présente ses solutions pour "la ville durable"

Le Groupe, qui entend consacrer 15 milliards d'euros à la transition énergétique d'ici deux ans, a inauguré son stand dédié à la "ville durable", dans l'espace Générations climat de la COP 21. Une vitrine du savoir-faire français en matière de développement durable aussi bien pour l'international que pour les collectivités françaises. Symbole de cette vitrine : le projet Astainable, une modélisation en 3D de la capitale kazakhe dans laquelle sont reproduites pas moins de 460 solutions "made in France"...

Astana, capitale du Kazakhstan, grande comme sept fois Paris, est la ville de tous les superlatifs. Elle a été érigée en quelques années en pleine steppe par le président Noursoultan Nazarbaïev qui, en 1997, en a fait sa nouvelle capitale. C'est elle qui accueillera en 2017 l'exposition universelle sur le thème des "énergies du futur"… Ce n'est donc pas un hasard si la capitale kazakhe sert de cadre au premier "démonstrateur de la ville durable" créé sous la marque ombrelle Vivapolis, destinée à promouvoir le savoir-faire français en matière de développement durable. Développé par la mission PIA (programme d'investissements d'avenir) de la Caisse des Dépôts, ce projet baptisé "Astainable" (contraction d'Astana et Sustainable) est porté par le groupement d'Eiffage, Engie (ex-GDF Suez) et Egis, en association avec la mairie d'Astana. Il s'agit d'une modélisation en 3D de la ville dans laquelle les décideurs publics peuvent se promener virtuellement et tester différents outils. "460 solutions durables de plus d'une centaine d'entreprises française" sont ainsi présentées, s'est félicité André Durbec, membre du bureau exécutif de Vivapolis, lors de l'inauguration, vendredi 4 décembre, du stand de la Caisse des Dépôts dédié à la "ville durable", dans l'espace "Générations climat" de la COP 21. "C'est un outil d'aide à la décision, à la co-construction de projets. On espère qu'il aura des suites, dans la ville ou ailleurs." Toutes les solutions proposées ont déjà été éprouvées et sont donc réplicables. A noter que Vivapolis a créé un deuxième démonstrateur à Santiago du Chili. Une ville aux conditions et enjeux climatiques radicalement différents qui permet d'élargir l'éventail des solutions françaises.

Vitrine du savoir-faire français

Une vitrine du savoir-faire français à l'international mais aussi au niveau des collectivités nationales : c'est précisément ce que la Caisse des Dépôts, mécène de la COP 21, a voulu recréer sur son stand équipé de bornes interactives, notamment à travers les initiatives concrètes de ses filiales Egis, Icade, Transdev, SNI, Bpifrance, ou CDC Biodiversité...
Transport, logement, ingénierie, énergies renouvelables… "la ville, c'est compliqué. On est en capacité de vous proposer des solutions simples", a lancé Pierre-René Lemas, le directeur général de la Caisse des Dépôts, à l'attention des collectivités désireuses de réduire les émissions de gaz à effet de serre de leur ville.
Parmi ces solutions, on retiendra la cinquantaine de "parkings branchés" développés par SNI, Icade et Egis, proposant des bornes de recharge électrique directement dans des immeubles d'habitation ou des bureaux, ou encore les toitures "écosystémisées", fruit d'un partenariat de recherche entre CDC Biodiversté, Icade et l'université Pierre et Marie Curie. De son côté Bpifrance a investi "plus d'un milliard d'euros dans la transition énergétique", a indiqué Nicolas Dufourcq, le directeur de la banque publique d'investissement. Et de citer un exemple de "piles à hydrogène". Nicolas Dufourcq a également annoncé la création, cette semaine, d'un fonds de 50 millions d'euros pour "la ville de demain".

15 milliards d'euros d'ici deux ans

Au-delà de ses filiales, ce sont les investissements dans les projets locaux qui sont à l'honneur, comme la centrale de biomasse de Brignolles, les réseaux de chaleur d'Amiens, de Mâcon, les parcs éoliens de Saint-Brieuc, d'Allonnes et Beauvilliers ou encore le parc photovoltaïque de Largentière, en Ardèche... Au total, la Caisse a ainsi investi, via sa direction de l'investissement et du développement local (Didl), 350 millions d'euros, qui ont permis de financer des actifs d’un montant total de 2,8 milliards d'euros. Ensemble, ces projets représentent une capacité de 1.000 mégawatts en énergie électrique et 300 mégawatts d’énergie thermique, soit "l'équivalent d'une tranche nucléaire", s'est félicitée Gabrielle Gauthey, directrice de l'investissement et du développement local à la Caisse des Dépôts.
De manière générale, le groupe s'est engagé à mobiliser 15 milliards d'euros pour le financement de la transition énergétique sur la période 2014-2017. Un effort "considérable", s'est félicité Pierre-René Lemas. Les deux tiers de cette enveloppe seront consacrés à des prêts aux collectivités territoriales et aux organismes de logement social en faveur de la croissance verte. Près de 4 milliard sur le total seront alloués par Bpifrance aux entreprises de la transition écologique et énergétique. "A ce jour, sur l'enveloppe de 15 milliards d'euros, six milliards sont déjà engagés, dont 4 milliards de prêts et d'investissement en faveur des projets sur les territoires", indique la Caisse des Dépôts dans un communiqué.

"Aller progressivement vers le zéro charbon"

Le Groupe souhaite montrer l'exemple et a annoncé, lors du colloque Novethic, le 24 novembre, son intention de réduire de 20% l'empreinte carbone de son portefeuille d'ici à 2020. Cet objectif vise les 100 entreprises du "SBF 120" (l'indice de la Bourse de Paris) dans lesquels la Caisse des Dépôts a investi, soit un portefeuille "de 55 milliards d'euros", a précisé Pierre-René Lemas, vendredi. Mais il s'agit d'un objectif global. La Caisse des Dépôts a aussi fait le choix "d'aller progressivement vers le zéro charbon". Après avoir cédé 100 millions d'euros en 2015, elle ne détiendra plus à la fin de l'année de titres de sociétés "dont plus de 25% du chiffre d'affaires est lié au charbon". La Caisse des Dépôts est une des seules institutions "à aller vers la décarbonation totale de [ses] portefeuilles", a insisté Pierre-René Lemas. Elle fait d'ailleurs partie des 25 investisseurs européens de long terme qui, le 7 décembre, se sont engagés "à contribuer à la transition vers une économie bas carbone".

 

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