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La Bourgogne-Franche-Comté, première région à officialiser sa commande de trains à hydrogène

Avec la signature ce 5 mars à Auxerre d'un premier bon de commande pour l’achat de trains à hydrogène, la Bourgogne-Franche-Comté devient la première région de France à officialiser une commande ferroviaire de ce type. La venue du train à hydrogène s'accompagne aussi de l'installation, d'ici à la fin de l'année, d'un écosystème complet qui comprendra un centre de production de cette énergie décarbonée.

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a participé ce 5 mars à Auxerre au lancement du premier "écosystème territorial hydrogène" de France, associant une unité de production de ce carburant non polluant et divers utilisateurs. Le coup d'envoi du projet a été donné par la formalisation d'une commande de trains fonctionnant à l'hydrogène pour un montant de 51,9 millions d'euros. "Nous préparons les transitions de ces 20-30 prochaines années (...).  L'enjeu, c'est la massification de la production d'hydrogène décarboné", a déclaré Jean-Baptiste Djebbari lors de la signature du bon de commande à Alstom de trois TER bi-mode hydrogène (électrique et H2) pouvant atteindre une vitesse maximale de 160 kilomètres/heure avec 220 passagers et une autonomie de 400 à 600 km.

Premiers essais en 2023

Ces rames doivent effectuer leurs premiers essais en 2023 pour une entrée en exploitation un an à un an et demi plus tard, selon la région Bourgogne-Franche-Comté, qui fait ainsi œuvre de pionnière.  Les nouveaux trains H2 relieront Auxerre à Laroche-Migennes pour y remplacer les TER roulant au diesel, un carburant qui fournit encore 25% de l'énergie consommée par les trains régionaux et est responsable de 75% de leurs émissions de CO2.
Trois autres régions se sont déclarées prêtes à expérimenter le train à hydrogène : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie. "Les potentiels sont considérables. D'ici à 2030, plusieurs centaines de rames pourraient parcourir nos territoires", a ajouté Jean-Baptiste Djebbari.
"C'est un événement historique, c'est la première fois qu'on touche du doigt ce rêve de faire marcher des trains à hydrogène" (qui roulent déjà en Allemagne), a estimé Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, dans un discours retransmis par vidéo. "La France rejoint le cercle des pays fondateurs du train à hydrogène", s'est pour sa part félicité Henri Poupart-Lafarge, son homologue d'Alstom, cité dans un communiqué.
A Auxerre, la venue du train à hydrogène s'accompagne de l'installation, d'ici à la fin de l'année, d'un écosystème complet qui comprendra un centre de production de cette énergie verte, réalisé par Hynamics, filiale du groupe EDF. L'hydrogène sera produit entièrement à base de sources renouvelables. Le site alimentera non seulement des trains mais également, d'ici à la fin 2021, cinq bus à hydrogène ainsi que, à terme, des véhicules utilitaires de flottes privées et publiques, des équipementiers locaux voire de la navigation fluviale. "C’est un projet d’avenir mûrement bâti, s’est félicité Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional ; on devient la région pionnière sur cette technologie stratégique. Il y a Auxerre, mais il y a aussi d’autres projets et réalisations hydrogènes à Dijon, à Belfort, à Dole, à Nevers, à Mâcon … Le travail en faveur des mobilités décarbonées ne fait que commencer."