La Bourgogne-Franche-Comté va aider 128 petites communes rurales

Adopté en janvier 2022, le nouveau dispositif de la région Bourgogne-Franche-Comté pour les centralités rurales doit permettre d'aider 128 communes dans leur redynamisation. 60 millions d'euros sont consacrés par la région à ces investissements sur la période 2022-2026. Les premières conventions seront signées dès juillet 2022.

Près de 130 communes rurales vont être aidées par la région Bourgogne-Franche-Comté à travers un dispositif adopté en janvier 2022. "La région est maillée de petites centralités, des pôles de proximité qui font respirer les territoires, explique à Localtis Éric Houlley, vice-président à la cohésion territoriale de la région Bourgogne-Franche-Comté, il était indispensable de les conforter car ces villes rencontrent des problèmes particuliers comme la dégradation de l'habitat central, et du tissu commercial, le vieillissement des espaces publics." Autre problématique de ces villes : le départ de certains services publics dans le domaine de la santé, de la sécurité, du pénitentiaire… Le dispositif prévoit de soutenir 128 centralités, qui ont été sélectionnées à partir de deux critères spécifiques principaux : la centralité de ces communes par rapport aux territoires ruraux autour d'elles et leur niveau de fragilités (l'accès aux équipements, l'éloignement par rapport aux services publics, l'accès aux services…). Il s'agit ainsi de villes peuplées de moins de 15.000 habitants, considérées comme des centralités fragiles de niveau 2 ou 3 selon l'étude Inrae/ANCT (cette étude avait permis d’identifier un vivier de 2.099 communes, dont 870 sont en situation de fragilité au plan national). Les petites ruralités doivent aussi répondre à d'autres critères : participer à la transition énergétique et environnementale, associer les usagers et habitants à leur redynamisation et établir une approche en partenariat avec la région.

De 200.000 à 500.000 euros pour les communes rurales entre 2022 et 2026

"On a deux catégories de communes qui répondent à ces caractéristiques : celles qui ont déjà réfléchi à la redynamisation de leur cœur de cité, qui ont déjà fait une étude ou travaillé dans le cadre du programme Petites Villes de demain, détaille Éric Houlley, dans ce cas elles recevront 500.000 euros sur la période 2022-2026 pour l'aménagement des espaces publics, la rénovation des bâtiments, l'animation commerciale, les études pré-opérationnelles." Pour les autres, celles qui n'ont pas encore entamé cette réflexion, la somme est ramenée à 200.000 euros. Globalement, les premières sont plus nombreuses, assure le vice-président.

La région peut ainsi accompagner ces villes par le biais d'études de revitalisation, la mise en place de services à la population, la réhabilitation de friches, l'aménagement d'espaces publics ou de commerces. "Nous avons prévu par exemple une enveloppe pour soutenir une animation commerciale par an pour les villes, portée par une association de commerçants ou directement par les collectivités", détaille Éric Houlley.

Des instances de gouvernance communes avec Petites Villes de demain

Le dispositif vient en complément du programme Petites villes de demain lancé par l'État en octobre 2020 (voir notre article du 1er octobre 2020), en partenariat avec la Banque des Territoires, l'Anah, le Cerema, l’Ademe et l’APVF. "Le programme de l'État apporte de l'ingénierie, c'est utile, mais il faut aussi soutenir les projets d'investissement, ce que nous faisons à travers ce dispositif en accordant des moyens spécifiques en investissement", insiste Éric Houlley. Au total, la région réserve 60 millions d'euros pour cela sur la période 2022-2026. Les premières conventions devraient être signées dès le mois de juillet 2022, pour un financement au deuxième semestre.

"Nous n'avons pas exactement la même liste de petites centralités que l'État", détaille Éric Houlley qui avait proposé à l'État de participer à la sélection des Petites Villes de demain, "mais le recoupement est large, 141 villes de la région sont reconnues pour le programme de l'État, dont 89 des 128 que nous avons sélectionnées ; nous estimons qu'il faut que les instances de gouvernance soient communes quand c'est faisable". Le programme représente le double en matière financière de ce qui existait avant la création de la région, fruit de la fusion en 2016 des deux anciennes régions de Bourgogne et de Franche-Comté. Mais pour le vice-président il s'agit là d'un programme d'amorçage. "On n'aura pas réglé tous les problèmes d'ici 2026 mais c'est une façon d'entendre les populations qui vivent dans ces territoires ; cette France provinciale oubliée, il faut qu'on lui porte un regard attentif."