La Cocoba analyse en permanence les besoins sociaux de son territoire

La communauté de communes du bassin d'Annonay (Cocoba) mène une analyse des besoins sociaux qui sert de base à la construction progressive de sa politique sociale. L'initiative est soutenue par le conseil général qui cherche à développer l'observation de l'intercommunalité sociale sur l'ensemble de son département.

"Nous avons à construire un pacte communautaire sur le plan social. Nous nous servons de la démarche d'analyse des besoins sociaux (ABS) pour cela”, explique Jean-Claude Tournayre, président de la communauté des seize communes du bassin d'Annonay (Cocoba).
"La démarche est engagée depuis 2010, sous une forme originale, car l'ABS et l'intercommunalité sociale se construisent en même temps. Il ne s'agit donc pas d'une ABS classique, soit un état des lieux annuel, mais d'une ABS dynamique, inscrite sur la durée du mandat, et qui se rapproche de l'observation sociale continue." Cette construction progressive répond au souci de ne pas aller trop vite sur les compétences envisagées : l'insertion, les personnes âgées ou la jeunesse. “Nous touchons à l'humain et nous n'avons pas le droit à l'erreur. Autant nous avons la volonté communautaire de prendre en charge ces compétences, autant nous ne pouvons pas les intégrer toutes en même temps car cela représente des enjeux de taille”, reprend le président. L’intégration se réalise donc par étapes : en priorité, les établissements de personnes âgées de la ville d'Annonay (le 1er janvier 2009), puis la création d'un centre intercommunal d'action sociale (le 1er janvier 2010), suivie de l'intégration des autres établissements de personnes âgées (le 1er janvier 2011), puis l'insertion, et enfin, l'enfance/jeunesse à l'horizon 2013.

L'ABS, l'outil qui permet d'avancer pas à pas.

En qualité de conseiller général, Jean-Claude Tournayre avait déjà lancé un diagnostic sur les personnes âgées. Celui-ci avait justement démontré que dans les établissements de personnes âgées, la moitié des résidents n'étaient pas originaires de la commune d'implantation. Autrement dit que la population migrait au sein même du bassin. Cet exemple a parfaitement illustré, selon lui, l’importance de l'ABS qui permet de nourrit la réflexion, en sortant des idées reçues grâce à des données objectives constatées, existantes, sans parti pris. Cela permet de faire taire certaines réticences. Car il n'est jamais facile pour un maire de se dessaisir d'une compétence... "Les allers-retours entre les projets et les données objectives que nous fournit l'ABS, permettent de réajuster les programmes au plus près des besoins”, reprend Jean-Claude Tournayre.


Une commission solidarité extra-communautaire et le département très impliqué

D'un point de vue technique, l'ABS repose sur une base de données partagée, alimentée par les différents acteurs locaux (communes et CCAS, conseil général, CAF, Pôle emploi, etc.). Une commission solidarité extra communautaire réunit tous les partenaires impliqués, dont le monde associatif. “C'est là que l'ABS se construit”, précise Jean-Claude Tournayre. Le but étant de parvenir à l'observation permanente de la vie sociale, dont les données seront accessibles à tous les partenaires, à commencer par le conseil général. La base peut être interrogée pour en extraire des bilans, des tendances, des statistiques croisées... sur tous les thèmes alimentés par les partenaires.
A la communauté de communes, la démarche est pilotée et animée par une chargée de mission, directement rattachée au cabinet du président, épaulée par une chargée de mission de la direction de la solidarité départementale du conseil général, en charge de l'observation sociale.
Le projet de l’intercommunalité est l'une des actions phares du conseil général, qui espère voir prospérer l'observation sociale et la coopération intercommunale sociale sur tout le département. “L'Ardèche est un vaste territoire géographique, mais avec une faible population (300.000) et 304 communes. Seuls, nous ne pouvons pas monter une action sociale de proximité Nous voulons inciter les communes à l'observation sociale qui fonde l'intérêt de l'intercommunalité sociale”, explique Érick Lajarge, directeur général adjoint de la solidarité au conseil général.

La démarche initiée par la communauté de communes d'Annonay doit donc servir d'exemple. Le conseil général appuie financièrement les collectivités qui s'engagent dans cette voie (15.000 euros par an pour les frais d'étude et 15.000 pour les frais logistique).

Emmanuelle Stroesser, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net
 

Communauté de communes du bassin d'Annonay

Nombre d'habitants :

34986

Nombre de communes :

16
Château de la Lombardière - BP 8
07430 Davézieux

Jean-Claude Tournayre

président

Conseil général de l'Ardèche

Hôtel du Département- Quartier La Chaumette- BP 737
07007 Privas Cedex

Érick Lajarge

directeur général adjoint de la solidarité

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