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La Commission accompagne deux nouvelles régions françaises dans leur "transition industrielle"

Le Centre-Val de Loire et le Grand Est rejoignent les Hauts-de-France parmi les dix régions accompagnées par la Commission européenne dans leur "transition industrielle", une action pilote lancée 2017. Ces trois régions recevront dès cette année une aide à l'ingénierie de 200.000 euros, puis une subvention de 300.000 euros l'an prochain pour mener à bien leur politique.

Le Centre-Val de Loire et le Grand Est font partie des cinq nouvelles régions européennes récompensées, le 7 mars, pour leur engagement dans la "transition industrielle", au côté de la Cantabrie (Espagne), de la Finlande du Nord-Est et du Grand Manchester (Royaume-Uni). Deux Etats membres, la Lituanie et la Slovénie, complètent la liste. Ils rejoignent ainsi les cinq régions déjà sélectionnées en décembre 2017 : les Hauts-de-France, le Norra Mellansverige (Suède du Centre-Nord), le Piémont (Italie), la Saxe (Allemagne) et la Wallonie (Belgique). Le succès de cette première sélection avait conduit la Commission à renouveler un appel à manifestation d’intérêt.
Les régions sélectionnées recevront ainsi une aide pour mettre en oeuvre leur "stratégie de spécialisation intelligente" (S3). Ces S3 sont l'un des grandes nouveautés de cette programmation de la politique de cohésion 2014-2020. Par "spécialisation intelligente", Bruxelles désigne la théorie des avantages comparatifs appliquée à l'industrie : les régions doivent spécialiser leur industrie dans "les créneaux où elles occupent une position concurrentielle". Une enveloppe de 40 milliards d'euros de Feder est programmée pour soutenir les 120 stratégies de spécialisation intelligente arrêtées à l'échelle de l'Union européenne d'ici 2020.

Une aide à l'ingénierie de 200.000 euros

Mais la Commission a décidé de donner un coup de pouce supplémentaire aux régions dites en transition industrielle, à travers une action pilote lancée fin 2017. Elle leur apporte une aide d’ingénierie de 200.000 euros de Feder. Les régions reçoivent aussi l’appui "d'experts externes et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) afin de les aider à se préparer aux emplois de l'avenir, de favoriser l'innovation, de soutenir la transition vers une économie à faible intensité de carbone, d'encourager l'esprit d'entreprise et de promouvoir la croissance inclusive", précise la Commission dans un communiqué. Après la définition de leur plan d’action cette année, les collectivités pourront recevoir jusqu’à 300.000 euros de subventions Feder pour financer leurs projets l'an prochain.
Le Grand Est a été sélectionné "du fait de ses caractéristiques post-industrielles, notamment sa politique Industrie du futur, et de la transition engagée vers une économie bas carbone", se félicite la région dans un communiqué. Sa S3 repose sur six filières : matériaux, bioéconomie, santé, bâtiments durables, mobilité durable et eau. Cette sélection est pour elle "l’opportunité de conforter sa politique sur l’industrie du futur, l’un des deux axes du SRDEII (avec la bioéconomie), et de monter en puissance sur ce domaine où elle est fortement mobilisée".
La région Centre-Val de Loire, elle, s'est spécialisée dans la métrologie environnementale (la production de mesures et d'analyses dans le domaine de l’environnement), les biotechnologies, le stockage d'énergie, l'efficacité énergétique et les TIC appliquées au tourisme patrimonial.
Sélectionnés en décembre, les Hauts-de-France se sont engagés depuis quatre ans dans la "troisième révolution industrielle". Une transformation écologique et numérique qui semble commencer porter ses fruits, si l'on en juge par la récente étude du cabinet Trendeo qui place la région en tête des créations d'emplois industriels en France en 2017.