La communication des communautés de communes en plein essor

Le sixième baromètre de la communication intercommunale publié le 6 décembre acte l'essor des communautés de communes dans le domaine de la communication. Elles voient leur budget progresser tout comme leurs actions et moyens de communication. Mais en termes de perception, la distinction entre les compétences de l'intercommunalité et celles des municipalités reste encore difficile pour les habitants.

Des budgets en hausse, une dynamique de progression et de consolidation des actions et moyens mis en œuvre, des services communication qui gagnent en légitimité… En termes de communication, les communautés de communes progressent largement, d'après le baromètre 2023 de la communication intercommunale réalisé par Intercommunalités de France, Epiceum, Cap'Com et Occurrence et publié le 6 décembre 2023. Cette sixième vague du baromètre fait en effet apparaître des communautés de communes en plein essor dans le domaine de la communication. Au total, 82% d'entre elles disposent d'un service ou d'une direction de communication (94% pour les communautés d'agglomération, urbaines et métropoles) et 82% soulignent l'augmentation du nombre de supports produits et d'actions réalisées (76% pour les communautés d'agglomération). Leurs budgets de communication sont annoncés en croissance pour 43% d'entre elles d'ici à la fin du mandat. Côté communautés d'agglomération, la tendance serait en revanche plutôt à la baisse : 15% d'entre elles seulement prévoient une augmentation et 23% une diminution.

Les outils les plus utilisés par les intercommunalités sont le site internet (99%) mais les réseaux sociaux progressent fortement depuis 2019 (+15 points à 95%), notamment Facebook et LinkedIn.

Les formes de coordination doublent au sein des communautés de communes

Davantage de mutualisations voient aussi le jour au sein des communautés de communes. "Si une majorité de répondants déclare, tant dans les communautés de communes (52%) que dans les communautés d'agglomération (68%) que leurs services communication ne sont pas coordonnés avec ceux des communes, la situation évolue rapidement dans les communautés de communes où les formes de coordination ont doublé de 2019 à 2023 (de 23% à 46%)", signale le document.

Les principales cibles sont les entreprises (76% pour les communautés de communes, 84% pour les communautés d'agglomération) et les habitants (76% et 66%), notamment pour le traitement, dans le cadre d'une communication de crise, des oppositions à un projet qui représente le premier thème traité (82%). Un tiers des communautés d'agglomération ont dû mettre en place ce type de communication, et 22% des communautés de communes interrogées. Les autres thématiques traitées concernent l'accompagnement face à la transition écologique et l'adaptation aux enjeux climatiques (80%) et la promotion économique du territoire (77%).

Une distinction difficile entre messages municipaux et communautaires

Près de cinq communautés de communes sur dix, et six sur dix pour les communautés d'agglomération, déclarent qu'une démarche de marketing territorial ou de promotion du territoire est mise en place sur son territoire. Le résultat est stable pour les communautés de communes et en baisse pour les communautés d'agglomération.

Reste un grand bémol : la difficulté pour les habitants à faire la distinction entre les messages des institutions. Ils ne sont que 26% à faire la différence entre les messages municipaux et communautaires. Globalement, les intercommunalités utilisent le marquage des infrastructures pour se représenter et s'identifier auprès de leurs publics, et en deuxième mais loin derrière l'identité du territoire. "A l'issue de ce mandat, les communicants sont plus sceptiques que lors du précédent mandat au sujet de la perception de l'intercommunalité", détaille le baromètre : 45% des communautés de communes estiment que leur intercommunalité est mieux perçue aujourd'hui par les habitants du territoire qu'avant les dernières élections de 2020, cela monte à 61% pour les communautés d'agglomération. Elles étaient 64% toutes tailles confondues en 2019.

La situation serait logique, d'après le baromètre, les nouveaux périmètres étant récents et la crise sanitaire ayant retardé le début effectif du nouveau mandat après les renouvellements de 2020.