La culture foraine et les couvreurs-zingueurs parisiens inscrits au patrimoine immatériel de l'humanité

La culture foraine et les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Ils bénéficieront à ce titre de mesures de protection et de promotion.

La culture foraine et les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco, le 4 décembre, lors de la XIXe session de l'organisation, tenue à Asunción (Paraguay).

Proposée conjointement par la France et la Belgique, l'inscription de la culture foraine satisfait aux critères d'inscription à plusieurs égards. Parmi ceux-ci, l'Unesco retient que la culture foraine est un mode de vie itinérant qui implique la transmission des connaissances et des traditions de génération en génération au sein du cercle familial, et ceci dans une communauté représentant 50.000 personnes en France. 

35.000 fêtes foraines en France

Il s'agit aussi d'un élément fédérateur pour des milliers de personnes, car la fête foraine "constitue un événement important, qui permet de se retrouver en famille et entre amis", et ce d'autant plus que 35.000 fêtes foraines ont lieu chaque année en France, le plus souvent co-organisées avec les collectivités locales qui, entre autres actions, mettent à disposition des espaces publics, notamment en cœur de ville.

Le dossier relève également que les attractions, qui font partie intégrante du patrimoine forain, sont conservées, restaurées et utilisées par la même famille depuis plusieurs générations. En outre, les fêtes foraines contribuent "à maintenir le mode de vie nomade des communautés de forains en Europe tout en offrant des possibilités d'emploi aux travailleurs saisonniers, stimulant ainsi l'économie locale".

Le dossier comprend enfin des mesures de sauvegarde visant à soutenir l'éducation des enfants de la communauté foraine, notamment par la mise en place d'une stratégie éducative visant à fournir une base commune de connaissances, de compétences et de culture.

"Identité unique" du paysage urbain

Proposée par la France, seule cette fois, l'inscription des savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes vise à reconnaître les connaissances et les compétences nécessaires à la restauration des toitures des immeubles haussmanniens construits à Paris au cours du XIXe siècle. Ces toits se caractérisent par l'utilisation du zinc comme matériau pour la toiture, un matériau qui recouvre près de 80% des toits de Paris, ce qui fait de la capitale française "une archive vivante de ce savoir-faire qui façonne l'identité unique de son paysage urbain", selon le dossier de candidature.

En outre, cette pratique est transmise par le biais d'un programme d'alternance, dans lequel les apprentis alternent théorie, cours pratiques et expérience pratique sur les chantiers de construction, et elle contribue au "développement économique inclusif en soutenant le travail décent, en créant des emplois productifs et en soutenant l'économie locale".

Avec cette inscription, la culture foraine et les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes bénéficieront, au titre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003, des mesures visant à assurer, notamment, leur préservation, leur protection, leur promotion et leur mise en valeur. Il est à noter que la culture foraine comme les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens étaient déjà inscrits à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2017.