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Habitat - La dépense courante de logement a progressé de 4,2% en 2010

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) publie les chiffres de la dépense courante de logement pour l'année 2010. Cette donnée - qui constitue l'une des composantes principales du compte du logement - correspond à la somme des dépenses que les ménages consacrent à l'usage courant de leur logement (résidences principales ou secondaires) : loyers des locataires, loyers imputés des propriétaires occupants, charges locatives, dépenses d'énergie, travaux d'entretien courant et impôts et taxes. Ces dépenses courantes de logement ont progressé de 4,2% en 2010, ce qui marque une nette accélération après le +1,8% - historiquement bas - de 2009. Elles ont ainsi atteint, l'an dernier, un total de 297,7 milliards d'euros. Pourtant, les dépenses de loyers - qui représentent à elles seules les trois quarts de la dépense de logement - continuent de décélérer, passant de +3,1% en 2009 à +2,7% en 2010. Il s'agit de la cinquième année consécutive de décélération des loyers et - contrairement à une opinion largement répandue - ceux-ci n'avaient encore jamais connu un rythme de progression aussi faible depuis la création des comptes du logement. L'an dernier, les loyers du secteur libre ont progressé de 1,3% (contre +1,7% en 2009), alors que ceux du parc social augmentaient de 2% (contre +3% en 2009). En dépit de ce ralentissement marqué, la progression du prix des loyers est restée supérieure à celle de l'inflation en 2010. L'explication de la progression globale de 4,2% de la dépense courante de logement n'est pas non plus à rechercher du côté des charges (10% du total) : celles-ci accélèrent (+2,2% contre +1,3% en 2010), mais restent nettement en dessous de l'évolution globale. De même, les charges non récupérables pesant sur les producteurs de logements (comme la taxe foncière sur les propriétés bâties) progressent plus vite que les loyers, mais ne suffisent pas à expliquer la tendance moyenne.

La faute à l'énergie

Les raisons de la hausse de 4,2% tiennent essentiellement aux dépenses d'énergie. Indépendantes du marché immobilier, elles subissent des variations très brutales, qui se répercutent sur la dépense courante de logement. Après avoir reculé de 31% en 2009 - au plus fort de la crise économique mondiale - le prix du fioul domestique a ainsi progressé de 23% l'an dernier. Le prix du gaz a suivi la même tendance, mais de façon moins marquée. Depuis cinq ans, les prix du fioul et du gaz ont ainsi progressé respectivement de 22% et 36%. Enfin, la consommation d'énergie dédiée au chauffage a progressé de 12,1% en raison d'une météo beaucoup moins favorable, contre seulement +0,4% en 2009. Conséquence de ces évolutions : la dépense moyenne annuelle des ménages pour se loger a atteint 9.800 euros l'an dernier, contre 9.500 euros en 2009 (+3,1%).
Si les chiffres 2010 ne sont pas encore connus sur ce point, on retiendra néanmoins que les aides publiques en faveur du logement - directes ou indirectes - ont progressé de 5,6% en 2009. Dans cet ensemble, les aides personnelles au logement ont toutefois décéléré, tout en augmentant plus vite que l'inflation (+2,7% en 2009 contre +6,7% en 2008). Ces aides couvrent ainsi 5,3% des dépenses courantes de logement des ménages, contre 5,2% en 2008. Enfin, la "dépense en logement" - qui reflète l'ensemble des dépenses de logement des acteurs économiques, en consommation comme en investissement - a atteint 430,7 milliards d'euros en 2009. Un montant qui représente 22,6% du PIB.