La Drôme aux côtés des handicapés

Le conseil général de la Drôme a accompagné la création d'une section d'éducation motrice dans un collège du département en finançant l'intégralité des bâtiments qui accueillent onze jeunes lourdement handicapés depuis la rentrée 2006.

La section d'éducation motrice (SEM) créée dans le collège Marcel-Pagnol de Valence, qui a ouvert le 6 novembre 2006, est la deuxième structure de ce type en France. Elle vise à accueillir des jeunes dont le handicap est trop lourd pour qu'ils soient dirigés vers des unités pédagogiques d'intégration (UPI) et qui n'ont pu, faute de place, être pris en charge dans des institutions adaptées. La SEM permet à onze élèves handicapés moteurs et déficients intellectuels, âgés de douze à vingt ans, de poursuivre leur scolarité au milieu de jeunes de leur âge. Ils y bénéficient d'une scolarité adaptée et de prestations médico-sociales comparables à celles d'un institut médico-éducatif. Les jeunes sont pris en charge par un enseignant assisté d'une équipe médicale (médecin, assistance sociale, psychologue, neuropsychologue, kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, éducateurs spécialisés...) et de personnels administratifs. Pour cela, une structure de bâtiments modulaire d'une surface de 700 m2 a été installée. Elle est composée de trois modules et d'un espace ouvert central. Elle abrite des salles de cours, d'informatique, de repos mais aussi des espaces dédiés à la kinésithérapie, à la psychomotricité, à l'ergothérapie, à l'orthophonie, des bureaux administratifs et trois blocs sanitaires. La structure est gérée par l'Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh).

 

Associations et élus : un même combat

Le conseil général de la Drôme a entièrement financé la réalisation des bâtiments pour un montant de 700.000 euros. La direction départementale des affaires sanitaire et sociale (Ddass) finance le fonctionnement de la structure par un prix de journée versé à l'Apajh. L'inspection académique met à disposition le poste d'enseignant spécialisé à temps plein. "Cette réalisation, explique Didier Guillaume, président du conseil général de la Drôme, résulte de la conjonction de la mobilisation d'un collectif de parents d'enfants handicapés et de plusieurs associations du département, qui se sont réellement bagarrés pour trouver des solutions en faveur de ces enfants, et de la volonté politique de la collectivité. Cette initiative s'inscrit dans la logique d'actions déjà mises en oeuvre dans le département en faveur des handicapés : création d'une maison départementale des handicapés, équipement des stations de ski au matériel spécifique, gratuité des transports, intégration scolaire à travers le fonctionnement d'une dizaine d'UPI..." Si les onze élèves handicapés qui on intégré la SEM bénéficient d'un enseignement et d'un accompagnement spécifiques, ils se mêlent aux élèves du collège au cours de différentes actions pédagogiques : ateliers théâtre, chorale du collège, cours d'éducation musicale... Cela implique, de la part de la direction et des enseignants du collège, une volonté forte de faire vivre ensemble tous les jeunes, inscrite dans le projet d'établissement.

 

"Différents mais ensemble"

"L'intégration d'enfants handicapés dans un milieu scolaire classique est très importante pour nous, souligne Didier Guillaume, car cela concrétise la conception que nous avons de la vie en société : différents mais ensemble. Cette vie en commun apporte beaucoup aux onze enfants handicapés, je suis convaincu qu'elle est également très bénéfique aux autres élèves." Pour appuyer ce point de vue, Didier Guillaume raconte une histoire personnelle qui, dit-il, l'a beaucoup touché : "Lorsque j'étais lycéen, en seconde, au cours d'un voyage de classe dans le Vercors, une de mes camarades est tombée et est restée handicapée. Quelques temps après cet accident, elle est revenue au lycée. A l'époque, rien n'était prévu pour les personnes handicapées dans le lycée. Aussi, nous nous sommes relayés les uns et les autres pour porter son fauteuil. Un an plus tard, elle a obtenu son baccalauréat. Cette situation nous a mutuellement donné de la force. Aujourd'hui, je suis très heureux de voir les enfants en fauteuil chanter avec les autres élèves d'une même voix dans la chorale du collège. L'intégration se passe bien." Le président du conseil général affirme qu'il n'y a pas eu d'obstacle de principe à la création de la SEM : "Il a fallu deux années de travail pour monter ce projet mais cela était dû à la lourdeur des démarches : demandes d'autorisation, d'homologation... Bien sûr, il a fallu beaucoup expliquer la démarche, aux parents, à la Ddass... Ce sont les associations qui ont fait l'essentiel du travail pour mettre en mouvement toutes les énergies."

 

Maryline Trassard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Conseil général de la Drôme

Hôtel du département - 26 avenue du Président-Edouard-Herriot
26026 Valence Cedex 9

Céline Roupioz

Attachée de presse

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