Archives

Intempéries - La FNCCR propose d'enfouir plus de lignes électriques

Après la tempête Klaus du 24 janvier dernier, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) considère que les leçons de 1999 n'ont pas été suffisamment tirées. Klaus a privé d'électricité 1,7 million de foyers (64 lignes électriques haute tension et très haute tension et 31 postes de transformation ont été endommagés) et interrompu les services d'eau et de téléphonie. L'association s'est réunie ce 11 février pour faire de nouvelles propositions. Pour éviter les ruptures de lignes, elle suggère d'enfouir davantage les réseaux de distribution. Actuellement, 35% seulement des lignes sont enfouies contre des taux bien supérieurs dans les pays voisins. ERDF enfouit le réseau à hauteur de seulement 1% par an. La FNCCR demande un plan d'investissement d'urgence de 10 milliards d'euros sur cinq ans pour sécuriser le réseau sur ces points les plus faibles (70.000 km de fils faible section et 50.000 km de lignes aériennes situées en zone boisée) et passer ainsi à un taux d'enfouissement de 50%. L'objectif à échéance de 15 à 20 ans est d'atteindre un pourcentage de l'ordre de 75 à 80%. La FNCCR estime que ce plan pourrait être financé par les provisions pour renouvellement de lignes constituées par ERDF, qui s'élèveraient selon elle à 11,4 milliards d'euros, et par une augmentation du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe)qui sert à financer les coûts de RTE et d'ERDF, gestionnaires des réseaux des lignes à haute, moyenne et basse tensions. 
L'association souhaite également améliorer le dispositif de gestion de crise. Elle demande à ERDF de définir un seuil d'alerte météo permettant de déclencher rapidement l'intervention d'équipes de techniciens en renfort. Elle préconise également de mieux gérer les stocks de matériels (notamment pour les groupes électrogènes) et de mieux communiquer avec les usagers.
Enfin, elle demande de conforter le rôle des collectivités locales par la loi, en octroyant aux autorités concédantes pour l'électricité les mêmes droits que les autorités organisatrices des services publics d'eau et d'assainissement en termes d'informations sur les investissements.
De son côté, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé le 10 février qu'elle allait mettre en place un groupe de travail en vue "de faire le point sur l'ensemble des besoins de réhabilitation du réseau de distribution" d'électricité. La CRE estime que les "nombreuses coupures d'électricité" survenues en raison des intempéries ces dernières semaines confirment "la nécessité d'une augmentation sensible des investissements sur le réseau de distribution". Selon la CRE, la qualité de la fourniture d'électricité sur le réseau électrique français s'est nettement dégradée depuis quelques années, le temps annuel moyen de coupure longue (plus de 3 minutes) passant à 94,4 minutes en 2006 contre 63,7 minutes en 2004.
Pour permettre une hausse des investissements sur le réseau électrique, la CRE a proposé en octobre dernier une augmentation d'environ 10% sur quatre ans du Turpe. Cette hausse du Turpe se traduirait par une augmentation de la facture des consommateurs. Fin décembre, le gouvernement a rejeté la proposition de la CRE, en lui demandant de la réviser sur deux points secondaires. Selon une source proche du dossier, cela va permettre au gouvernement de reporter une décision sur une éventuelle hausse des tarifs d'électricité à l'été prochain  

 

Sylvie Luneau / Victoires-Editions, et Anne Lenormand avec AFP

 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis