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Alimentation électrique - La construction d'une ligne à haute tension enterrée doit soulager le Sud-Est

Le 1er décembre, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé qu'une ligne à haute tension de 225.000 volts allait être construite sur financement de l'Etat dans le quart Sud-Est de la France. En contrepartie, les départements du Var et des Alpes-Maritimes ainsi que la principauté de Monaco s'engagent à réduire leur consommation de 15% en 5 ans. Les deux départements doivent aussi augmenter leur production d'énergie locale et renouvelable de 10% aujourd'hui à 15% à l'horizon 2012 et 25% en 2020, a indiqué le ministre.

Ces mesures interviennent en réponse à la rupture d'alimentation électrique intervenue le mois dernier dans cette région. Dans la matinée du 3 novembre, le courant s'était coupé net dans une partie des Bouches-du-Rhône, du Var, des Alpes-Maritimes et de Monaco. L'agence régionale Sud-Est du Réseau de transport électrique (RTE) avait alors expliqué que les intempéries avaient joué dans cet incident, mais qu'il était aussi dû au fait que les départements du Var et des Alpes-Maritimes n'étaient pas alimentés par suffisamment de lignes. Deux ans plus tôt, un projet de nouvelle ligne transitant par le parc naturel des Gorges du Verdon avait d'ailleurs été rejeté par le Conseil d'Etat, suite à la mobilisation d'associations et d'élus locaux.

Préparé par un comité de travail qui a réuni, aux côtés du ministre de l'Ecologie, le groupe public RTE, le secrétaire d'Etat chargé de l'aménagement du territoire Hubert Falco, le préfet de région et les président des conseils généraux des Alpes-Maritimes et du Var, le projet de nouvelle ligne vise donc à sécuriser l'alimentation électrique dans le Sud-Est. Christian Estrosi, député-maire de Nice et président du conseil général des Alpes-Maritimes, s'est dit rassuré par l'annonce de cette mesure. Selon RTE, la ligne serait mise en service d'ici à 2015, pour un coût de 350 millions d'euros. Sa particularité : elle sera enterrée sur près de 70 kilomètres de sillon longeant le tracé des routes départementales. En cela, le vaste chantier qui s'annonce rappelle celui qui s'engage plus à l'Ouest, en vue d'enfouir partiellement l'interconnexion électrique à très haute tension (400.000 volts) qui reliera à terme Perpignan à Figueras, en Espagne. L'enfouissement a son prix, en moyenne deux fois plus élevé qu'une ligne aérienne. Lors d'un récent colloque, Dominique Maillard, président de RTE, expliquait à ce sujet que "même si elle a son coût, cette solution s'avère de plus en plus souvent judicieuse et bien perçue par les citoyens. Actuellement, la moitié des chantiers de nouvelles lignes intègre cette problématique d'enfouissement. Et à terme, on s'attend à ce que le coût de ce type d'opérations baisse".

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

 

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