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Culture - La fréquentation du spectacle vivant a progressé de 15% en 2017, et les festivals font le quart des entrées

À rebours des discours alarmistes qui se sont fait jour ces derniers temps sur la situation du spectacle vivant et des musiques actuelles - notamment avec le désengagement réel ou supposé des collectivités territoriales dans le financement - le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz) publie des chiffres plutôt rassurants dans son étude sur la diffusion des spectacles du musiques actuelles et de variétés en 2017 et dans son rapport d'activité portant, lui aussi, sur l'année 2017. S'appuyant notamment sur les données de la taxe fiscale sur les spectacles, qu'il collecte et reverse ensuite aux entreprises de spectacle de musiques actuelles et de variétés via ses programmes de soutien, le CNV confirme la bonne santé d'ensemble du spectacle vivant, même si subsistent quelques éléments de faiblesse.

"Dynamisme et vitalité"

"Le bilan 2017 pour le secteur du spectacle de musiques actuelles et de variétés reste fidèle à ces dernières années : dynamisme et vitalité", se félicitent le président et le directeur du CNV. "Les premières indications sur l'activité de l'année précédente, apportées par les déclarations de taxe reçues par le CNV attestent la poursuite d'une croissance, tant du nombre de représentations que du montant de l'assiette".
En pratique, et en se basant sur les remontées de plus de 4.000 déclarants, le CNV recense une croissance de 15% des recettes de billetterie, qui ont atteint en 2017 un total de 930 millions d'euros. Ce chiffre résulte non pas d'une hausse des tarifs, mais d'un effet volume, combinant une augmentation du nombre de représentations payantes (+4%) et une progression du nombre d'entrées (+8%).
Avec un total recensé de 65.420 manifestations, la moyenne s'établit à 439 entrées par représentation payante, avec un prix moyen du billet de 35 euros. Cette moyenne est toutefois trompeuse. Compte tenu du fort contraste entre un grand nombre de petites manifestations à faible fréquentation et faible coût et un petit nombre de spectacles à forte fréquentation (jusqu'à plus de 75.000 spectateurs au Stade de France par exemple) et coût élevé (jusqu'à plus de 150 euros), les valeurs médianes sont de 183 spectateurs par manifestation et de 14 euros par entrée payante.

Les festivals ont réalisé 25% des entrées

Dans cet ensemble, les festivals, largement soutenus par les collectivités territoriales, jouent un rôle important. Selon les chiffres du CNV, ils représentent en effet 25% des entrées réalisées en 2017 et 21% des recettes de billetterie. L'écart entre les deux taux s'explique par l'existence d'un nombre important de festivals gratuits ou de manifestations gratuites au sein des festivals.
Sur l'année 2017, loin du discours convenu sur la crise des festivals, les recettes réalisées par ces derniers sont en hausse de 10%. Il est vrai toutefois que les festivals doivent faire face à des dépenses elles-mêmes en hausse : coût de la sécurité, exigences croissantes des vedettes nationales et internationales...
Pour sa part, la fréquentation des salles spécialisées - Zénith, Smac (salles de musiques actuelles), cabarets, cafés concerts… - représente toujours 50% des entrées, mais sa progression est moins importante que celle des festivals. Enfin, les représentations dites "en saison" ou "isolées" (hors du cadre des festivals) affichent une progression de 4% avec une croissance plus forte du prix moyen que de la fréquentation moyenne.

L'Île-de-France concentre toujours la moitié des représentations payantes

En termes de typologie des déclarants, les associations prédominent (54% des déclarants), mais les sociétés commerciales assurent 77% des recettes de billetterie. La concentration est également très poussée : les 50 premiers déclarants représentent ainsi 13% du nombre de représentations payantes, 40% de la fréquentation et 62% de la billetterie.
Du côté des festival, les 50 plus gros (en montant de billetterie) réalisent 32% des représentations payantes, 43% de la fréquentation de l'ensemble des festivals et 59% de la billetterie (dont respectivement 41%, 27% et 31% dans Paris intra-muros.
Enfin - et sans surprise - les musiques actuelles restent fortement concentrées en Île-de-France, avec 48% du nombre total de représentations payantes pour 35% de leur fréquentation et 41% des recettes de billetterie. Toutes les régions bénéficient de la progression observée en 2017.