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La métropole du Grand Paris signe un contrat de relance aussi vaste qu'ambitieux avec l'État

Plus d'un mois après son approbation par les élus métropolitains, le contrat de relance et de transition énergétique (CRTE) de la métropole du Grand Paris a été signé le 18 mars par son président Patrick Ollier et le préfet d'Île-de-France, Marc Guillaume. Aux maires des 131 communes désormais de se saisir de cette opportunité pour soumettre des projets et décrocher des financements.

Après Nantes le 26 février à l'occasion d'un déplacement du Premier ministre, c'était au tour de la métropole du Grand Paris (MGP) le jeudi 18 mars d'engager avec l'État son contrat de relance et de transition énergétique (CRTE). Ce contrat a été officiellement signé par le président de la MGP Patrick Ollier, et le préfet d'Île-de-France, préfet de Paris, Marc Guillaume dans les locaux du 13e arrondissement de la Métropole.

Déclinaison territoriale de France relance, les CRTE visent à corréler le plan de relance de l'État doté de 100 milliards d'euros dont 30 milliards pour la transition écologique et celui en cinq axes adopté par la MGP le 15 mai 2020, "pour un territoire durable, équilibré et résilient". "La signature du CRTE avec l'État, qui concrétise notre collaboration, revêt une importance stratégique pour la métropole", a souligné Patrick Ollier, "ce contrat donne de la visibilité sur notre volonté de travailler ensemble".

Effet de levier entre les financements des deux plans

Tout l'objectif est d'identifier des secteurs pour lesquels la MGP nécessite un soutien de l'État lui permettant de mener à bien ses projets. Le maître mot est l'effet de levier entre les financements des deux plans. "Ce CRTE met l'accent sur les actions communes qui bénéficient de l'effet de levier grâce à la connexion des efforts des deux plans de relance", a confirmé Marc Guillaume. Parmi les nombreux sujets concernés par ce CRTE et classés en trois thématiques (développement et rayonnement économiques, transition écologique et solidarités), Patrick Ollier a insisté sur la relance des centres-villes, un "combat sur lequel la MGP est en pointe". La Métropole consacrera notamment 19 millions d'euros à la 2e édition du programme métropolitain "Centres-villes vivants", qui sera lancé en 2021 par l'État et la Banque des Territoires, via des dispositifs et programmes nationaux de relance pour le commerce.

Pistes cyclables et numérique

Le préfet Guillaume a quant à lui mis en avant la reconquête des friches urbaines (40 millions d'ores et déjà identifiés sur une centaine de projets) et le soutien financier de France relance au plan vélo de la Métropole pour développer les pistes cyclables. 38 projets ont été sélectionnés dans le cadre des appels à projets du plan de relance, ce qui représente une participation de 10 millions de la MGP et de 28,5 millions d'euros de la part de l'État qui accompagne aussi l'implantation de 5.000 bornes de recharge pour véhicule électrique.

"Vous avez insisté monsieur Ollier pour que le CRTE comporte des éléments dans le domaine du numérique", a indiqué le préfet, précisant que l'État soutiendra entre autre à hauteur de 1,8 million d'euros le déploiement du Pass numérique sur les 3,8 millions consacrés par la MGP à cette action. 

L'État sera également partenaire de la 3e édition du concours urbain Inventons la métropole du Grand Paris (IMGP) que la MGP compte lancé d'ici à la fin avril 2021 et pourra, le cas échéant, proposer des sites en reconversion. Les crédits du PIA4 abondés par le plan de relance pourront également être sollicités. "IMGP 3 contribuera aussi à la relance", espère Patrick Ollier égrenant les autres thèmes de ce CRTE : l'agriculture urbaine, la transition écologique, l'aménagement des quartiers de gare du Grand Paris express (convention-cadre partenariale et création d'un guide qui énoncera les principes d'aménagement de ces quartiers), les activités fluviales ou encore la Zone à faible émission (lire ci-dessous).

Des contrats par projet dans les EPT 

Pour s'assurer que toutes les communes profitent du CRTE, la métropole va rapidement mettre en place un comité de suivi qui sera animé par Karine Franclet, maire d'Aubervilliers. Par ailleurs, la métropole proposera un soutien en ingénierie aux petites communes pour mener des études nécessaires à l'émergence de leurs projets et les aider à répondre aux appels à projet lancés dans le cadre de France relance afin de bénéficier des subventions allouées dans ce cadre. "Nous travaillons aussi à une simplification des procédures pour répondre à ces appels à projets", a annoncé Marc Guillaume.

Ce contrat de relance et de transition énergétique couvre sur la période 2020/2026 le territoire de la métropole du Grand Paris, soit 131 communes, sur les compétences qu'elle assure. Pour celles qui relèvent des EPT (Établissement public territoriaux), ces derniers n'étant pas des EPCI à financement propre, des contrats spécifiques projet par projet seront signés avec les préfets de département. Quant à la grande couronne, les préfets travaillent avec les EPCI afin de signer, comme en province, des CRTE avec ceux qui le souhaitent.

  • Des microcrédits pour financer l'achat de véhicule propre

Entrée en vigueur le 1er juillet 2019 sur le territoire de la métropole du Grand Paris, la mesure montera en puissance le 1er juillet prochain avec l'interdiction des véhicules classés Crit'air 4 sur le périmètre situé à l'intérieur de l'A86 à partir du 1er juin 2021. Le préfet Guillaume a annoncé à l'occasion de la signature du CRTE avec la MGP le lancement par l'État d'un micro-crédit de 5.000 euros garantie à hauteur de 50%, pour permettre aux particuliers d'acquérir un véhicule propre. "Insuffisant", a déploré Daniel Guiraud, vice-président de la métropole du Grand Paris, "il faut aller plus loin que le microcrédit en accordant des prêts à taux zéro garantis à 100% par l'État."