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Personnes âgées - La mission "Vivre chez soi" propose dix-huit mesures innovantes

A l'occasion d'un déplacement à Nice, le 17 juin, Nora Berra a présenté les dix-huit propositions des six groupes de travail de la mission "Vivre chez soi", lancée en février dernier (voir notre article ci-contre du 19 février 2010). L'objectif est de "sécuriser le Vivre chez soi en réduisant les risques liés à un habitat inadapté et à un environnement inaccessible et insécure". Il est aussi "d'apporter des réponses en terme de qualité de vie : confort, mobilité, télé-services, télésanté, communication".
Le programme "Vivre chez soi" est organisé en trois grands axes. Le premier concerne l'amélioration du cadre de vie des personnes âgées et comporte huit mesures. Les principales concernent la généralisation de la prise en compte de la mixité générationnelle et des besoins spécifiques des personnes âgées dans les plans locaux de l'habitat (PLH), ainsi que la création d'une nouvelle catégorie de logements sociaux dédiés aux aînés ou le développement de solutions financières d'accès universel (comme le prêt viager hypothécaire accessibilité). Les autres mesures portent notamment sur la création d'un label Bien vieillir, la mise en place de bilans de mobilité ou l'instauration d'une concertation avec le secteur de l'assurance sur le problème de la "démutualisation" (qui rend difficile l'accès à une protection santé complémentaire).
Le second axe des travaux de la mission consiste à faciliter l'accès aux technologies et aux services facilitant le maintien à domicile, en encourageant le développement d'une offre adaptée. Cinq mesures sont prévues à ce titre, comme la généralisation de l'accès à internet pour les personnes âgées, la mise à disposition d'offres domotiques groupées ou la création d'une fonds d'investissement soutenant les entreprises qui développent des objets communicants utiles aux seniors.
Le troisième axe vise la modernisation des services à la personne. Un enjeu de taille, pour un secteur confronté à de sérieuses difficultés économiques, malgré le dynamisme de la demande (voir notre article ci-contre du 19 mars 2010). Cinq mesures sont préconisées à ce titre. Elles visent à fédérer et à développer des synergies au sein d'une branche professionnelle aujourd'hui très morcelée. Pour cela, il est notamment proposé de créer un centre de référence et d'expertise pour les métiers et les compétences dans le secteur médicosocial ou de développer des "mutualisations appuyées sur des outils de télégestion". Dans le même esprit, les groupes de travail proposent aussi de favoriser la création de centres d'appel multiservices (couvrant à la fois le médical et le médicosocial) ou de mettre sur pied une labellisation des solutions en matière d'optimisation des services à la personne.

Si le secrétariat d'Etat chargé des aînés se félicite de constater que "Vivre chez soi est un véritable changement de cap pour les décennies à venir pour nos aînés et pour l'ensemble des Français", il reste maintenant à connaître le sort réservé à ces différentes propositions. Or le rapport de la mission ne dit rien du coût et du financement des mesures envisagées. Les propositions ne font l'objet d'aucun chiffrage et seul un paragraphe d'une dizaine de ligne est consacré aux "instruments financiers à mobiliser". Il ne donne lui-même aucune évaluation et se contente de lister les ressources qui pourraient être mises à contribution : le fonds unique interministériel, le fonds de garantie à l'accession sociale (pour les mesures relatives au logement), le fonds stratégique d'investissement et le fonds pour la société numérique mis en place dans le cadre du grand emprunt (pour le développement des nouvelles technologies). Dans son intervention lors de la présentation des mesures, Nora Berra - tout en précisant que "des éléments de consensus notables sont partagés, un langage commun nous anime et des mesures opérationnelles ont été identifiées" - n'a là encore donné aucune indication sur le calendrier, ni sur le financement. La situation sur ce point pourrait bien ne se débloquer qu'avec l'annonce des décisions du chef de l'Etat sur le cinquième risque.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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