La mobilité résidentielle des élèves en hausse

Les élèves français ont davantage bougé d'une commune à l'autre à la rentrée 2021. Les mobilités se font d'une commune urbaine à une autre mais aussi vers les communes rurales.

La mobilité résidentielle, soit le changement de commune, était en progression parmi les élèves du premier comme du second degré entre les rentrées scolaires 2020 et 2021, selon une note d'information de la Depp (direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance du ministère de l'Éducation nationale) mise en ligne le 19 juillet 2022.

À la rentrée 2021, 6% des élèves du premier degré et 6,8% de élèves du collège (hors Segpa) ou de seconde ont connu une mobilité résidentielle par rapport à 2020, alors que ces taux s'élevaient respectivement à 5,6% et 6,3% entre les rentrées 2019 et 2020.

Ce sont les débuts de cycle qui sont les plus propices aux changements de commune de résidence des élèves. Le record étant détenu pour la dernière rentrée par les élèves entrant en sixième : 9,6% étaient concernés par un changement de commune en 2021, un chiffre en hausse de 0,5 point sur un an.

Pour la Depp, "le changement d’établissement peut être associé à la volonté pour les parents de se rapprocher du collège auquel l’enfant est affecté", mais encore, "lorsque le collège public souhaité ne correspond pas à celui associé à l’adresse des parents par la carte scolaire, le déménagement peut aussi permettre d’obtenir l’affectation recherchée".

On note par ailleurs que ces changements de communes s'effectuent d’abord en proximité : les mobilités résidentielles intradépartementales représentent ainsi près de deux mobilités sur trois. Ce phénomène est particulièrement net pour l'entrée en seconde.

Le sud plus attractif

Dans le premier degré, l’Aube (8,1% d'élèves ayant changé de commune), le Lot-et-Garonne (7,9%), la Haute-Marne et la Charente (7,6% chacun) sont les départements dans lesquels la mobilité résidentielle a été la plus forte entre les rentrées 2020 et 2021. À l’opposé, la mobilité dans le premier degré est inférieure à 5% dans les départements de Corse-du-Sud, du Maine-et-Loire, de Vendée, de La Réunion et de Mayotte.

Dans le second degré, on retrouve des taux de mobilité supérieurs à 9% en Charente et Charente-Maritime, en Dordogne, en Ariège et dans le Lot-et-Garonne. Alors qu'ils sont inférieurs à 5,7% en Loire-Atlantique, dans le Maine-et-Loire, à Mayotte et à La Réunion.

Globalement, les taux de mobilité interdépartementale en fonction de la commune d’arrivée sont plus importants dans le sud du territoire métropolitain et beaucoup moins au nord et à l’est. Pour la Depp, cela traduit "un différentiel d’attractivité entre ces territoires pour les familles ayant des enfants scolarisés".

Autre phénomène notable : le poids des mobilités entre communes urbaines se renforce (49,9% des changements de communes, contre 49,1% un an plus tôt), tout comme celui des communes urbaines vers les communes rurales (14,9%, contre 14,3%). À l'opposé, les mobilités d'une commune rurale vers une commune urbaine diminuent (13,9%, contre 14,8%). Et la Depp de conclure : "Les déménagements vers un territoire moins dense ont tendance à se renforcer."