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Union européenne - La nouvelle commissaire au changement climatique veut des transports moins polluants

"D'ici cinq ans, je souhaiterais que l'UE soit la région la plus favorable au climat dans le monde", a déclaré en guise de manifeste la toute première commissaire désignée au changement climatique, Connie Hedegaard, lors de son audition par les eurodéputés le 15 janvier. Elle a d'abord dû répondre à une série de questions sur les résultats de la conférence de Copenhague de décembre dernier dont elle a piloté l'organisation en tant que ministre danoise du climat. Selon elle, malgré l'absence d'un accord contraignant, le sommet a fourni des engagements de financement et un accord pour limiter l'élévation de température en dessous de 2°C, auquel les pays développés comme les économies émergentes ont souscrit.

"C'est un peu difficile de blâmer ceux qui ont le plus travaillé pour parvenir à un redressement du climat mondial, à la place de ceux qui en fin de compte ont choisi de ne rien offrir", a-t-elle répliqué à ses détracteurs. Elle a également souligné que l'UE devait continuer à inciter les autres pays à fixer des objectifs plus ambitieux. Interrogée sur ses projets visant à intensifier l'objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% à 30% en 2020 par rapport à 1990, Connie Hedegaard a estimé que cela devait être fait dès que possible mais de manière à encourager également d'autres pays à aller plus loin. Elle a souligné que l'UE avait déjà des objectifs d'efficacité énergétique et de réduction d'émissions. "Le défi pour les cinq prochaines années est de les mettre en œuvre", a-t-elle déclaré, ajoutant que l'Europe pourrait néanmoins en faire davantage pour réduire les émissions des transports routiers – par exemple grâce à des règles applicables aux camions – et celles des transports maritimes. Elle a aussi estimé que la modernisation et "l'écologisation" des politiques agricoles pourraient transformer l'agriculture et devenir "un atout à l'exportation" pour l'UE.

Interrogée sur les faibles moyens financiers affectés jusque là à la lutte contre le changement climatique, Connie Hedegaard a répondu  qu'elle jugeait "absolument essentiel qu'il existe une meilleure coordination entre ce que nous déclarons comme priorités politiques et objectifs pour les prochaines périodes et ce que nous mettons effectivement en priorité dans notre budget". Elle a aussi fait valoir que "le successeur de la stratégie de Lisbonne devra comporter des incitations qui favorisent la faible intensité en carbone et les technologies vertes" et a appelé à une relecture "climatique systématique" de tous les projets de nouvelles infrastructures financés par l'Union européenne.

"Dans mon univers, le nucléaire n'est pas une ressource renouvelable, a encore affirmé la future commissaire tout en reconnaissant que "la politique durant une longue période dans l'UE a été que le bouquet énergétique relève des pays eux-mêmes". Elle  a affirmé n'avoir "aucun doute" sur le fait que l'énergie nucléaire sera également "présente dans le monde de nombreuses années" et souligné que par conséquent, la "plus haute priorité" devait être accordée à la sécurité.

 

Anne Lenormand