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Handicap - La nouvelle déléguée ministérielle à l'accessibilité veut jouer à la fois la continuité... et l'apaisement

Dans un texte publié le 30 août sur le site de la délégation ministérielle à l'accessibilité (DMA), Brigitte Thorin, la nouvelle déléguée, prend pour la première fois officiellement la parole depuis sa nomination le 1er juillet dernier. Brigitte Thorin est ingénieure en chef des travaux publics de l'Etat. Elle occupait jusqu'alors le poste de sous-directrice adjointe de la modernisation et de la gestion statutaires au ministère de l'environnement (qui pilote la DMA).
Même si ce type d'exercice est convenu par nature, le texte est un modèle de prudence. La nouvelle déléguée affirme ainsi : "M'inscrivant dans la continuité des travaux de mes prédécesseur(e)s dont je tiens à saluer l'action, et plus particulièrement Marie Prost-Coletta qui a conduit le chantier de concertation de l'hiver 2013-2014 et porté le déploiement du dispositif Ad'AP [agendas d'accessibilité programmée, ndlr], je mettrai tout en œuvre pour que l'accessibilité demeure au cœur des politiques publiques."
Brigitte Thorin rappelle notamment que "pour atteindre cet objectif ambitieux, un cadre, parfois ressenti comme contraignant mais porteur de ces évolutions au bénéfice de tous, a été élaboré. Puis, il a fallu donner du temps au temps et inventer de nouveaux dispositifs pragmatiques et ambitieux pour maintenir la dynamique quand cela s'est avéré nécessaire".

Des crispations sur les concessions

Ce discours très balancé s'explique aussi par la caractère plutôt brusqué du départ de son prédécesseur. Marie Prost-Coletta a en effet quitté la DMA le 29 juin dernier, en laissant sur le site un message très bref. Dans ce texte de quelques lignes, elle indiquait qu'"après six années et demie consacrées à promouvoir la politique d'accessibilité, je ne peux que remercier tous ceux qui ont participé à ce vaste chantier et les remercier pour leur implication et leur volonté à faire évoluer notre société".
Les relations s'étaient en effet quelque peu tendues avec le secteur associatif. Outre la contestation du principe même des Ad'AP - vécu comme une reculade -, les associations contestaient fermement les quelques tentatives d'assouplissement des normes, notamment dans le domaine du logement et de l'accessibilité des ERP (établissements recevant du public). La nouvelle déléguée devrait donc chercher à jouer l'apaisement, tout en poursuivant sur la ligne - pragmatique - de son prédécesseur".