Insertion - La progression du nombre d'allocataires du RSA ralentit légèrement
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude - réalisée par la direction des statistiques, des études et de la recherche (DSER) de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) - sur le RSA en 2014. Les chiffres présentés sont arrêtés au 30 juin 2014. A cette date, le revenu de solidarité active était versé à 2.364.000 foyers. La Cnaf a toutefois publié des chiffres plus récents, puisque, dans le numéro de décembre de sa lettre "RSA Conjoncture", elle donne le chiffre de 2.390.000 foyers bénéficiaires au 30 septembre 2014 (soit une hausse de 1,1% par rapport à la fin juin).
Effectifs en hausse de 6% sur un an
Si on s'en tient à la date du 30 juin retenue par l'étude publiée par la Drees, la progression du nombre de bénéficiaires du RSA sur un an est de 6%, soit un chiffre légèrement inférieur aux 6,9% observés entre juin 2012 et juin 2013. Les chiffres publiés par la Cnaf au 30 septembre 2014 montrent toutefois une légère reprise, puisque la progression sur un an est alors de 6,2%.
Cette - relative - décélération est d'autant plus à souligner qu'elle intervient malgré la revalorisation exceptionnelle de 2% du barème du RSA en septembre 2013, prévue par le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale. Cette revalorisation a en effet fait entrer 15.400 bénéficiaires dans le dispositif, tandis que 7.500 personnes sont passées du RSA activité seul au RSA socle + RSA activité par le seul jeu de la revalorisation.
Les 2,364 millions de foyers allocataires au 30 juin 2014 - dont 236.500 dans les DOM - se répartissent en 1,831 million de bénéficiaires du RSA socle et de 533.000 bénéficiaires du RSA activité seul. Si on tient compte de l'ensemble des personnes composant les foyers allocataires, 3,7 millions de personnes sont couvertes par le RSA socle et 1,3 million par le RSA activité seul.
Le RSA socle décélère, le RSA activité seul accélère fortement
Depuis son apparition vers la fin de 2013, la décélération de la progression des effectifs concerne surtout le RSA socle. Ses bénéficiaires augmentent en effet 5,4% sur un an (dont +0,6% imputables à la revalorisation de septembre 2013), contre +8,1% entre juin 2012 et juin 2013. C'est exactement l'inverse pour le RSA activité seul, dont la progression s'accélère nettement : +8,2% entre juin 2013 et juin 2014 (dont +0,9% en raison de la revalorisation), contre +2,7% sur l'année précédente. Selon l'étude, cette progression est "portée probablement par les premiers signes d'amélioration du marché de l'emploi".
Pour leur part, les effectifs du RSA jeunes poursuivent leur décroissance, avec -5,7% entre juin 2013 et juin 2014. L'étude impute cette évolution - non sans quelque contradiction avec l'explication précédente - à "un contexte économique peu porteur, qui durcit l'impact des critères d'attribution fondés sur l'existence d'une expérience professionnelle".
Dernier enseignement apporté par l'étude : le taux de rotation trimestriel de l'ensemble des bénéficiaires du RSA atteint 11,1% au deuxième trimestre 2014. Ce taux baisse de façon quasi continue depuis 2010. L'explication de cette évolution est toutefois pour partie mécanique. D'une part - et quelle que soit la composante du RSA -, "les flux d'entrants et de sortants ont, en moyenne, relativement peu évolué". D'autre part, durant le même temps, "le nombre de bénéficiaires a sensiblement progressé : en affectant les dénominateurs du taux d'entrées et du taux de sorties, cette hausse fait diminuer ces taux".