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Environnement - La qualité de l'air en Ile-de-France laisse toujours à désirer

"La qualité de l’air quotidienne reste insatisfaisante en Ile-de-France pour certains polluants, plus particulièrement au cœur de l’agglomération parisienne et à proximité du trafic", prévient Airparif dans le bilan 2009 qu’il vient de publier. L’organisme de surveillance de la qualité de l’air francilien estime que 3 millions de personnes sont potentiellement exposées à des niveaux de pollution qui ne respectent pas la réglementation.
Cinq polluants sont jugés problématiques : le dioxyde d’azote, les particules PM10 et PM 2,5, l’ozone et le benzène. Pour Airparif, le premier constitue l’enjeu n°1. D’abord, pour des raisons liées à la particularité du parc automobile : les filtres à particules catalysés qui équipent aujourd’hui la grande majorité des nouveaux véhicules diesel contribuent à une augmentation sensible des rejets directs de dioxyde d’azote. A cela s’ajoutent les effets propres à la chimie atmosphérique : l’ozone est consommé par le biais de réactions chimiques dans l’atmosphère pour former du dioxyde d’azote. Or, comme les niveaux moyens d’ozone sont relativement stables, la formation de dioxyde d’azote reste favorisée. Autre point préoccupant : le durcissement des contraintes réglementaires. A partir de 2010, la valeur limite à respecter pour le dioxyde d’azote sera de 40 µg/m3. "Compte tenu des niveaux enregistrés et surtout de leur stabilité, cette réglementation ne pourra vraisemblablement pas être respectée à proximité des grands axes, et même loin du trafic, dans le cœur de l’agglomération", pronostique Airparif. En 2009, la valeur limite annuelle à respecter, qui était de 42 µg/m3, a été largement dépassée. Environ 3,4 millions de Franciliens (dont plus de neuf Parisiens sur dix) sont potentiellement concernés sur une superficie cumulée d’environ 270 km2.

Le risque de contentieux européen à ce sujet est donc bien réel, d’autant que la situation n’est pas plus brillante du côté des particules. Pour les PM 10, le dépassement de la valeur limite est déjà effectif depuis 2003. Airparif évalue à trois millions (près d’un habitant sur quatre) le nombre de Franciliens potentiellement concernés par un risque de dépassement de la valeur limite européenne (35 jours supérieurs ou égaux à 50 µg/m3). Une superficie cumulée d’environ 300 km2 est concernée, au voisinage des axes du cœur de l’agglomération et des axes majeurs de la grande couronne, soit près de 40% du réseau routier. Les niveaux de particules fines PM 2,5 demeurent également soutenus : la valeur limite annuelle européenne applicable en 2009 (29 µg/m3) est respectée loin de la circulation automobile mais dépassée à proximité des axes routiers majeurs.
Pour l’ozone, l’objectif de qualité annuel pour la protection de la santé (120 µg/m3 en moyenne sur 8 heures) est dépassé dans toute la région. Même si les épisodes de pollution ont été moins fréquents ces trois derniers étés, "les niveaux moyens ne montrent pas de tendance à la baisse sur le long terme" et ont augmenté de 75% entre 1994 et 2009, souligne Airparif. Quant au benzène, émis majoritairement par les véhicules à essence, il a cessé de diminuer dans l’atmosphère depuis 2008 : près d’un million de Franciliens habitant en agglomération sont potentiellement concernés par le dépassement de l’objectif de qualité français (2 µg/m3) même si la valeur limite de 2009 (6 µg/m3) est respectée.

 

Anne Lenormand

 

 

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