La ville de Cran-Gevrier revitalise ses commerces avec l'aide du Fisac (74)

Cran-Gevrier, toute proche d’Annecy (74), souffrait des mêmes maux de dévitalisation commerciale que la plupart des villes moyennes. Dès 2008, les élus ont mis en place une politique volontariste de redynamisation des commerces. Six ans plus tard, ce programme réalisé avec l’aide du fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac), porte ses premiers fruits.

"Pour requalifier et redynamiser les commerces de Cran-Gevrier (17.800 habitants), nous avons d’abord lancé une étude avec l’aide d’un cabinet spécialisé. Il a mis à jour l’ensemble des potentialités et des contraintes auxquelles est confrontée l’activité commerciale de la ville", indique la conseillère municipale déléguée au développement du commerce, Marie-Claire Auchabie.

Découpée en six quartiers, Cran-Gevrier est répartie en une "ville haute" et une "ville basse" séparées par une rivière et une voie ferrée. Ses commerces sont concurrencés par ceux d’Annecy, ville-centre de la communauté d’agglomération dont Cran-Gevrier fait partie, et par deux centres commerciaux en périphérie. Dans ces conditions, l’objectif que se sont assignés les élus n’était pas facile. "Nous voulions dynamiser notre centre-ville - le deuxième après celui d’Annecy - et que dans tous les quartiers, les habitants disposent à proximité des commerces de première nécessité : boulangerie, boucherie, supérette, pharmacie et bureau de tabac assurant également la vente de journaux."

Associer Fisac et droit de préemption

La démarche de revitalisation de Cran-Gevrier a bénéficié en 2009 d’une première aide du fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac). En 2010, un deuxième programme Fisac a démarré sur le quartier du Vallon, situé sur la partie haute de la ville. Ce secteur en voie de paupérisation commerciale a en outre bénéficié du droit de préemption sur les murs et fonds de commerce, un droit reconnu aux collectivités par la loi de modernisation de l’économie (LME). "Nous avons racheté trois locaux commerciaux pour les confier à des porteurs de projet. Une boucherie et un primeur ont ouvert", précise l‘élue. En outre, un bar très dégradé a été remplacé par un bar-restaurant beaucoup plus qualitatif. La police municipale s'est installée dans le quartier et un bureau de poste s’y est déplacé. Cette dynamique a aussi entraîné la reprise du supermarché - jusque-là à bas coûts - par une enseigne de moyenne gamme.

Dynamique des partenaires locaux et émergence de la fonction de coordinateur/animateur

Outre l’Etat via le Fisac, l’union commerciale locale et les chambres consulaires ont participé au projet de revitalisation. Les chambres consulaires ont pris en charge la formation des commerçants, tandis que l’union commerciale est intervenue sur les outils de communication. Ces partenaires participaient au comité de pilotage qui prenait les décisions, dont les plus importantes ont bien sûr fait l’objet de délibérations du conseil municipal.

La ville a également bénéficié de l’accompagnement d’Initiative Grand Annecy - la plateforme d'initiative locale de la communauté de l'agglomération d'Annecy, ainsi que celle d’une association financeur solidaire en Pays de Savoie : l’Adises, membre du réseau France Active.

Un manager du commerce a été recruté par la ville, avec le statut d’agent contractuel dans le cadre du Fisac. Il joue un rôle clé de coordination entre les différents partenaires. Pour sa part, l’union commerciale a gagné en représentativité (78 adhérents sur 120 possibles) et a recruté un emploi d’avenir pour assurer le suivi des relations avec les commerçants et la réalisation des animations et évènements.

Fin 2015, le montant global de la deuxième tranche du projet s’élevait à 480.000 euros financé essentiellement par la ville (367.000 euros), le Fisac (103.000 euros) et les chambres consulaires (formation).

En cinq ans, le taux de vacance est passé de 12% à 3%

Début 2016, plus de cinq ans après le lancement de l’opération, la deuxième tranche du Fisac portant sur la totalité de la ville est encore en cours. Des aides directes sont versées aux commerçants et la signalétique est en rénovation. "La plupart des quartiers sont aujourd’hui équipés des commerces de première nécessité et le centre-ville est monté en gamme, avec une poissonnerie et une fromagerie." Il reste à faire venir de nouveaux commerces au quartier du Pont-Neuf, en pleine rénovation, avec la construction de plusieurs centaines de logements d’ici 2020. Mais en cinq ans, le taux de vacance est passé de 12% à 3%. "Notre action a permis de conforter l’existence de 35 emplois et d’en créer 11", se félicite la conseillère municipale déléguée au développement du commerce.

Si l’élue est satisfaite, elle ne mésestime pas pour autant les difficultés toujours présentes. "Ce que nous avons construit est encore fragile et nous restons très vigilants. Reste que certaines évolutions paraissent solides. Une friche industrielle en bordure du centre-ville se recycle en éco-quartier et 600 logements sont en construction. Un pôle regroupant les industries créatives de l’image s’y est installé. Il compte actuellement 100 emplois et ses projets pourraient en augmenter le nombre. Une chance à saisir pour les commerces du centre-ville…

Victor Rainaldi pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Commune de Cran-Gevrier

Nombre d'habitants :

17200
46 avenue de la République
74960 Cran-Gevrier

Marie-Claire Auchabie

Conseillère municipale déléguée au développement du commerce

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters