L'accueil des candidats à l'installation : axe principal de la politique du Pays de Langres

De 2003 à 2006, le Pays de Langres (52) a expérimenté une démarche d'accueil de nouvelles populations qui mobilise les principaux acteurs du territoire : chambres consulaires, Adasea, boutique de gestion, etc. Cette démarche consiste, entre autres, à accompagner les candidats à l'installation.

En deux décennies, de 1980 à 1999, le Pays de Langres (165 communes, douze communautés de communes et 48.000 habitants aujourd'hui) s'est vidé de près d'un dixième de sa population. En 2003, la charte du pays s'est fixé l'objectif, pour 2013, "d'enrayer le déclin démographique et de renforcer l'attractivité du territoire". De 2003 à 2006, la commission "Accueil de populations et d'activités", issue du conseil de développement local du Pays de Langres a expérimenté une démarche d'accueil de nouvelles populations. Cette commission a créé, en son sein, un "comité de suivi des candidats à l'installation", en partenariat avec le Pays de Chaumont, composé de partenaires techniques et territoriaux (l'association départementale pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles "Adasea", la boutique de gestion 52, la chambre de métiers et de l'artisanat, la chambre de commerce et d'industrie, Gîtes de France/Clé vacances, le Pays de Langres et le Pays de Chaumont) qui se réunit tous les deux mois.

Un outil informatisé de suivi des candidats à l'installation

Les techniciens de ce comité s'appuient sur un outil informatisé de gestion du suivi des candidats à l'installation depuis 2006. Tous les éléments qui constituent le projet du candidat y sont notifiés. Chacun des partenaires peut y accéder facilement et peut suivre tel ou tel projet en temps réel. Selon la nature de leur projet, les candidats sont mis en contact avec un des techniciens qui devient son référent technique et/ou territorial et qui l'accompagne tout au long de la mise en œuvre de son projet.
La commission s'est également donné pour missions d'assurer la promotion de cette démarche à travers des communications dans la presse et le site internet du pays qui comporte un volet "accueil en Pays de Langres" (www.pays-langres.fr), et de prospecter des candidats à l'installation grâce notamment à la participation au salon "Projets en campagne" qui se tient tous les deux ans à Limoges.

Quarante projets en cours d'accompagnement

Cette démarche d'accueil commence à porter ses fruits. Depuis janvier 2006, une trentaine d'installations ont été conduites (reprise d'un restaurant, création d'une activité de prestation touristique autour de la randonnée avec des ânes, création d'une activité autour de la production d'escargots, etc.), avec un niveau d'accompagnement différent par le comité de suivi qui s'occupe aujourd'hui d'une quarantaine de projets. Parallèlement, le pays connaît une évolution démographique encourageante : le déclin démographique qui était de -8% entre 1980 et 1999, a atteint -1,15% entre 1999 et 2007. Pour la première fois depuis 30 ans, le solde migratoire s'approche de zéro, même si le solde naturel, compte tenu du départ de jeunes actifs, est devenu négatif.

"Du projet à l'installation, il faut compter deux ans"

"Les résultats de cette politique d'accueil portent sur des quantités relativement faibles note Sophie Sidibé, chargée de mission accueil et emploi au pays. Mais il faut prendre en compte d'autres indicateurs qualitatifs, par exemple la capacité à rassembler les techniciens de divers organismes autour d'une table, favorisant une meilleure connaissance du travail des uns et des autres et une meilleure collaboration. Cette mobilisation est essentielle pour aller plus loin. Par ailleurs, il faut prendre en compte le facteur temps qui est l'un des paramètres difficile à maîtriser : du projet à l'installation, il faut compter deux ans, notamment parce que l'accompagnement se fait le plus souvent à distance. Notre problème est aussi celui des moyens. La première étape de cette démarche d'accueil a été financée sur les deniers du pays sur la base d'un budget annuel allant de 2.500 euros à 5.000 euros. Cette expérimentation aura permis de positionner l'accueil et le maintien de populations et d'activités, comme stratégie pour la seconde période (2007-2013) de mise en œuvre de la charte. Pour le nouveau programme d'actions, nous sollicitons des financements auprès de l'Etat dans le cadre de l'appel à projet "mise en œuvre du volet territorial du contrat de projet Etat-région 2007-2013, de la région dans le cadre des contrats de pays et de l'Europe dans le cadre de son appel à projet Leader." 

Développer une culture de l'accueil en trois axes 

Le nouveau programme d'actions est entièrement dédié à l'accueil et au maintien de populations et court jusqu'en 2013. Les trois axes de travail fixés pour construire une politique globale d'accueil sont expliqués par Sophie Sidibé : "Le premier est de mieux connaître et renforcer l'offre existante du territoire. Les offres d'activités économiques sont répertoriées par les chambres consulaires ou l'Adasea. En revanche, nous devons faire davantage de recherches sur les offres d'espaces (logements, locaux professionnels, foncier etc.) et de services par exemple. Nous devons travailler pour cela au plus près des communautés de communes et des communes. Le second est de promouvoir l'offre d'accueil en développant une stratégie de communication vers l'extérieur, en ciblant davantage les publics, par exemple les personnes qui sont originaires du pays et qui vivent dans les centres urbains proches (Dijon), mais aussi les résidents secondaires.
Enfin, nous souhaitons mieux accompagner la personne dans l'adéquation individu/projet de vie/territoire et son intégration au niveau local. Ce dernier point peut être en partie résolu par le développement d'une culture de l'accueil s'appuyant notamment sur les associations qui ont cette capacité de mobilisation locale. C'est important. Si la population n'est pas convaincue de la nécessité d'une démarche d'accueil, si elle n'a pas confiance en son territoire, cela peut porter préjudice à l'arrivée de nouveaux habitants et à la pérennité de leur installation. Pour cela, il faut notamment recréer du lien social et réactiver les réseaux et les lieux de rencontres en milieu rural."

Maryline Trassard, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis.

Pays de Langres

10, rue Cardinal Morlot
52200 Langres

Sophie Sidibé

Chargée de mission accueil et emploi

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