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Dépendance - L'aide au domicile concerne 3,6 millions de personnes âgées

Alors que la réforme de la dépendance vient une nouvelle fois d'être reportée (voir notre article ci-contre du 25 août 2011), la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur l'importance de l'aide aux personnes âgées vivant à domicile. Intitulée "L'implication de l'entourage et des professionnels auprès des personnes âgées à domicile", elle montre qu'environ 3,6 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus et vivant à leur domicile bénéficient d'une aide régulière en raison d'un problème de santé ou d'un handicap (chiffres 2008).
Parmi les intéressés, huit sur dix reçoivent au moins une aide régulière de leur entourage et cinq sur dix au moins une aide régulière de professionnels. Près du tiers d'entre eux (32%) bénéficient d'une aide mixte apportée à la fois par l'entourage et par des professionnels. Cette aide mixte s'accroît avec l'âge de l'intéressé, les interventions de l'entourage ne suffisant plus. Mais ces dernières ne disparaissent pas pour autant et continuent de jouer un rôle important.

Trois facteurs déterminants

De façon logique, le recours à une aide croît fortement avec l'âge : 15% des personnes de 60 à 74 ans en bénéficient, mais ce taux passe à 50% chez celles de plus de 75 ans. Le degré de dépendance est un autre déterminant essentiel. Il n'est pas étonnant de constater que la totalité des personnes âgées relevant des GIR 1 à 3 sont aidées. Ce taux est encore de 97% chez celles relevant du GIR 4, ce qui est intéressant au regard du débat sur une éventuelle suppression de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour les personnes classées en GIR 4. Le taux de personnes aidées reste très élevé (85%) pour celles relevant du GIR 5 et qui n'ont donc pas droit à l'APA. Il chute en revanche à 20% pour celles considérées comme relevant du GIR 6 et donc supposées autonomes. Le troisième facteur déterminant est celui de la composition de la cellule familiale. Toujours de façon logique, les personnes vivant seules bénéficient davantage de l'aide de professionnels que celles qui ne le sont pas (69% contre 39%).
L'étude de la Drees montre également une forte corrélation entre le degré de dépendance et le nombre et la diversité des intervenants auprès d'une même personne. Le nombre moyen d'aidants est ainsi de 1,2 pour les personnes en GIR 5 et 6, de 1,6 pour celles en GIR 3 et 4 et de 2,0 pour celles en GIR 1 et 2. Lorsque la personne âgée est aidée par son entourage, il s'agit dans 69% des cas d'un seul aidant (le conjoint dans 45% des cas, un enfant dans 31%). La répartition entre le conjoint et les enfants s'inverse avec l'âge de la personne âgée (et par la même occasion de son conjoint) : respectivement 55% et 32% entre 60 et 74 ans, mais 32% et 52% à partir de 75 ans. La durée moyenne de l'aide apportée par un proche est en moyenne de 1 h 40 par jour.
L'étude s'intéresse aussi au contenu de l'aide. Ainsi, l'entourage apporte principalement une aide à la vie quotidienne (soins, tâches ménagères, repas...), ainsi qu'un soutien moral. Cette aide à la vie quotidienne apparaît plus diversifiée que celle apportée par les professionnels sur le même créneau. De son côté, l'aide financière et matérielle prend surtout la forme d'un règlement des dépenses courantes.
Parmi les nombreux enseignements de cette étude, un dernier chiffre est à méditer : une personne âgée aidée sur trois déclare ne pas recevoir toute l'aide dont elle aurait besoin (42% pour les GIR 1 et 2,28% pour les GIR 3 et 4 et 12% pour les GIR 5).

 

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