L'Alliance des régions automobiles ne relâche pas l'accélérateur

Réunie à Strasbourg, l'Alliance des régions automobiles a de nouveau insisté sur "la nécessité d'un financement de transition pour les régions qui dépendent fortement de l'industrie automobile" et plaidé pour une meilleure prise en compte des réalités territoriales par la Commission. À Paris comme à Bruxelles, la voiture reste par ailleurs toujours au centre des attentions réglementaires.

Réunie à Strasbourg ce 17 juin – profitant de la séance plénière du Parlement européen –, l'Alliance des régions de production de véhicules automobiles continue de plaider sa cause, alors que la Commission met la dernière main à son projet de cadre financier pluriannuel post 2027. Ses membres ont ainsi de nouveau insisté sur "la nécessité d'un financement de transition pour les régions qui dépendent fortement de l'industrie automobile". Ils ont de même encore mis en avant "la nécessité d'une approche de la transition neutre sur le plan technologique" (c'est-à-dire "centrée sur l'électrification" sans pour autant sacrifier au tout électrique). Autres revendications : "des orientations plus claires sur les marchés publics et les stratégies de renouvellement des flottes, essentielles pour permettre aux régions de montrer l'exemple dans la transition vers une mobilité propre". Rappelons que le plan de sauvetage de l'automobile présenté en mars par le commissaire Tzitzikostas (lire notre article) prévoit bien une "initiative législative visant à décarboner les flottes d'entreprise", mais que cette dernière n'est attendue que pour la fin de l'année.

Un plan dont le contenu peine par ailleurs toujours à convaincre : "Il serait nécessaire qu'il accorde une plus grande attention aux défis territoriaux de la transition industrielle. En effet, [il] ne répond pas aux besoins spécifiques des différentes régions ni des conditions économiques locales. C'est pourtant essentiel pour garantir une transition équitable dans toutes les régions de l'UE", dénonce ainsi Nathalie Sarrabezolles, conseillère départementale socialiste du Finistère et membre du Comité européen des régions. "Sur le terrain, nous sommes déjà à l’œuvre : en soutenant les sous-traitants, en formant aux métiers d’avenir, en investissant dans les technologies bas carbone. Mais les défis sont considérables, et nous ne les relèverons pas seuls. L’Europe doit désormais accélérer, en protégeant son industrie face à une concurrence de plus en plus agressive, et en accompagnant les entreprises dans une transition juste, concrète, et ancrée dans les territoires", plaide pour sa part le président de la région Grand Est, Franck Leroy.

Une actualité réglementaire toujours chargée

L'automobile continue par ailleurs d'être au centre des attentions règlementaires. Ce même 17 juin, les ministres de l'environnement des 27 ont ainsi accordé leurs positions sur le projet de règlement sur les véhicules en fin de vie, qui vise à favoriser leur recyclage. Une version saluée par l'association européenne des constructeurs automobiles, qui se félicite que le Conseil y ait "partiellement réduit la charge administrative initialement mise en avant par la Commission dans la proposition de règlement", tout en déplorant qu'il n'ait "pas pris en compte les déchets de pré-consommation dans la définition du contenu en plastique recyclé". À l'inverse, le Bureau environnemental européen (un réseau d'associations environnementales, et non une institution de l'UE) déplore qu'avec ce texte, les États membres "continuent d'ignorer l'éléphant dans la pièce : la taille et le nombre toujours croissants de voitures sur les routes". 

Signalons également la publication ce 18 juin, au Journal officiel de l'UE, de deux règlements délégués. Le premier(Lien sortant, nouvelle fenêtre) modifie les données que les exploitants de points de recharge et de points de ravitaillement en carburants alternatifs ouverts au public devaient mettre à disposition… au plus tard le 14 avril dernier. Le second(Lien sortant, nouvelle fenêtre) modifie certaines spécifications techniques de ces points de recharge.

Rappelons enfin que le Conseil de l'UE a définitivement adopté, le 27 mai dernier, la modification – prévue par le plan sus-évoqué – du règlement dit Cafe relatif aux normes en matière d'émissions de CO2 pour les voitures particulières et les camionnettes neuves. Laquelle dispose que le respect des objectifs d'émissions spécifiques des constructeurs automobiles pour 2025, 2026 et 2027 sera évalué sur la base d'une moyenne des performances de chaque constructeur au cours de ces trois années, plutôt que chaque année.

 

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