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Congrès des maires - L’AMF fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une grande cause du mandat 2020-2026

Une femme meurt tous les 2,8 jours, tuée par son partenaire. Pour lutter contre les violences faites aux femmes, l'AMF a signé, jeudi 21 novembre lors du 102e Congrès des maires, en présence de Marlène Schiappa, une convention afin d'en faire une "grande cause" lors du prochaine mandat 2020-2026.

"130 femmes ont été tuées par leur (ex)-partenaire 'officiel' ou 'non officiel', soit une femme tous les 2,8 jours. Sur les 109 femmes tuées par leur partenaire officiel, près de la moitié (51) avaient été victimes de violences antérieures. 25 enfants mineurs ont été tués par l’un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple, 94.000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viol et/ou de tentatives de viol sur une année." Face à ces chiffres accablants, l’AMF a signé jeudi 21 novembre, lors du 102e Congrès des maires, en présence Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, une convention dans laquelle elle prend plusieurs engagements. 
L’association détaille, dans un communiqué, sa feuille de route, dont l’une des mesures phares est la désignation d’un élu référent dans chaque commune et intercommunalité qui doit "délibérer sur un projet s’agissant de l’égalité femme/homme". L’AMF s’engage à diffuser ses outils de communication et d’information sur ce thème. Elle estime qu’il faut "solliciter l’ensemble des associations départementales de maires et créer un groupe de travail de maires 'ambassadeurs'". Elle souligne l’importance de "sensibiliser l’ensemble des partenaires et inclure cet objectif dans les différentes conventions de partenariat". 

Bientôt la fin du "Grenelle" des violences conjugales

À la question de savoir en quoi les maires peuvent être des alliés de l’État, Marlène Schiappa a rappelé qu’ils "n’étaient pas des travailleurs sociaux" et qu’ils devaient surtout être "capables d’orienter vers les bonnes personnes". Elle estime que concernant la lutte contre les violences faites aux femmes, il ne s’agit pas tant de "libérer la parole des femmes qui traditionnellement depuis des décennies parlent et se racontent ce qu’elles subissent", que de les "écouter car jusqu’alors, leur parole était mise en doute".
Alors que le gouvernement est à quelques jours de la fin du "Grenelle" des violences conjugales, Marlène Schiappa a été interpellée par la modératrice du forum dédié à la place des femmes dans les politiques publiques qui s'est tenu jeudi lors du Congrès des maires, afin qu’elle dévoile les pistes retenues par son gouvernement. "L’une des pistes - même si elle fait débat - est l’évolution du secret médical", a t-elle répondu, évoquant également "le bracelet d’éloignement" qui permet de prévenir la victime quand son potentiel agresseur s’approche d’elle et "la saisie des armes à feu". Dans 31% des féminicides, le mode opératoire, c’est l’arme à feu, a rappelé la secrétaire d’État après avoir mentionné cet autre pourcentage dramatique: "15% des homicides ont lieu dans le couple et la principale raison est que la victime voulait se séparer de son mari". "Il faut abaisser le seuil de tolérance de notre société vis-à-vis des violences conjugales", a t-elle conclu, admettant qu’il n’y a pas de baguette magique.

Un milliard d'euros supplémentaires

Dans la continuité de ses propositions formulées avec le Haut Conseil à l’égalité sur la parité discutées jeudi 21 novembre 2019 devant le Parlement dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, l’AMF a invité "ses partenaires et ses adhérents à agir sur tous les fronts pour combattre résolument cette réalité insupportable". François Baroin, président de l’AMF, a déclaré, à l’issue du débat ad hoc, "qu’il fallait faire en faire en sorte que les nouveaux élus soient en situation d’être aux côtés de l’État sur cette grande cause nationale". 
Le gouvernement a lancé début septembre 2019 un "Grenelle des violences conjugales", promettant des mesures "concrètes". Une soixantaine de propositions issues des groupes de travail constitués à cette occasion ont été remises fin octobre à la secrétaire d'État chargée de l'égalité, qui devra trancher. Un milliard d'euros supplémentaires seraient nécessaires pour former toutes les personnes au contact des victimes de violences et pour libérer des places d'hébergement, d'après le Haut Conseil à l'égalité.