L’arrêté assouplissant les conditions de tirs de défense contre les loups est paru

Les éleveurs de bovins et de chevaux vont être autorisés à effectuer des tirs de défense contre les loups pour protéger leur troupeau, même lorsque celui-ci n'aura pas été déjà attaqué, selon un arrêté(Lien sortant, nouvelle fenêtre)  publié ce 22 juin au Journal officiel, après avoir été mis en consultation depuis le 10 juin.

Signé par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, ce texte daté du 21 juin vient modifier l'arrêté du 21 février 2024 en supprimant une condition qui prévoyait que ces tirs pouvaient intervenir lorsque le troupeau avait subi au moins une prédation attribuée au loup au cours des 12 derniers mois.

L’arrêté cible tout particulièrement les bovins, qui représentent désormais près de 8% de la totalité des attaques répertoriées sur des troupeaux domestiques selon un communiqué du gouvernement. Il vient en application de la loi d'orientation agricole adoptée en début d'année qui prévoit que "compte tenu de l'absence de moyens de prévention efficaces disponibles, des tirs contre les loups peuvent être autorisés pour la protection des troupeaux de bovins, d'équins et d'asins (ânes), sous réserve que des démarches en matière de réduction de la vulnérabilité de ces troupeaux aient été engagées par les éleveurs". Pour Annie Genevard, l'espèce du loup "est désormais dans un bon état de conservation et nous pouvons affaiblir sa protection". 

L’arrêté, qui ne s'applique pas aux élevages ovins et caprins, liste une dizaine de mesures "de réduction de la vulnérabilité" à la disposition des éleveurs de bovins et d'équins (vêlages en bâtiment ou en parcs renforcés, ou à proximité immédiate, élevage d’animaux de moins de douze mois en parcs renforcés proches des bâtiments d'exploitation ou en bâtiment, regroupement nocturne dans une enceinte protégée, utilisation d’un système d’alerte et intervention humaine, appui sur des animaux moins vulnérables à la prédation pour la conduite du troupeau, renforcement de la présence humaine, recours aux chiens de protection, etc.). Pour les éleveurs de troupeaux ayant subi une prédation lupine depuis moins de douze mois, les tirs létaux de loups pourront être autorisés par les préfets de département sous réserve de la mise en place d’au moins une de ces mesures.

L’arrêté introduit par ailleurs, pour les éleveurs de troupeaux n’ayant pas fait l’objet d’une attaque dans les douze derniers mois mais situés dans des territoires soumis à un risque avéré de prédation, une possibilité d’octroi de dérogations par le préfet de département sur la base d’une analyse technico-économique territoriale, validée par le préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup et d’une justification au cas par cas par le demandeur de sa situation au regard de cette analyse et des mesures de réduction de la vulnérabilité mises en place, ajoute le communiqué du gouvernement.

Les eurodéputés ont pour leur part entériné début mai le déclassement du statut du loup, qui sera désormais sur le territoire de l'UE une espèce "protégée" et non plus "strictement protégée". Cette évolution facilitera les tirs et l'abattage au grand dam de défenseurs de la biodiversité.

Référence : arrêté du 21 juin 2025 modifiant l'arrêté du 21 février 2024 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus), J.O. du 22 juin 2025, texte n°29.

 

 

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