L'Anem salue le déclassement du loup en "espèce protégée"

Le Conseil de l'Union européenne a définitivement acté, jeudi 5 juin, la proposition de la Commission visant à "déclasser" le loup, passant ainsi d'"espèce strictement protégée" à "espèce protégée". Ce vote intervient après celui du Parlement, début mai. La décision a été permise par une modification de la Convention de Berne, sur proposition de l'Union européenne, en décembre 2024 (voir notre article). "Ce déclassement va permettre aux éleveurs de mieux se défendre face aux attaques de loups, plus nombreux chaque année", a salué, vendredi, l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) qui dit avoir milité en ce sens "depuis de très nombreuses années".

Concrètement, ce nouveau statut donnera plus de marge de manœuvre aux Etats pour gérer les populations de loups et donc faciliter les tirs. La directive devra pour cela être traduite dans le droit français. "Les éleveurs de montagne doivent pouvoir assurer la défense de leurs troupeaux et espérer travailler dans des conditions plus sereines", soutient l’Anem qui propose ses services à l’Etat pour transposer le texte.

A l'opposé, l'association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs Ferus dénonce "un signal politique dangereux". Ce déclassement "ouvre la voie à une vision que l’on croyait dépassée du rapport entre l’homme et la nature, dans laquelle les grands prédateurs sont traités comme des ennemis à abattre", s'indigne-t-elle, indiquant qu'une procédure est en cours devant la Cour de justice de l'Union européenne en vue d'annuler cette décision.

A noter qu’avant même ce déclassement, la France a déjà prévu un assouplissement dans le cadre de la loi d’orientation agricole du 24 mars, qui prévoit que "compte tenu de l'absence de moyens de prévention efficaces disponibles, des tirs contre les loups peuvent être autorisés pour la protection des troupeaux de bovins, d'équins et d'asins, sous réserve que des démarches en matière de réduction de la vulnérabilité de ces troupeaux aient été engagées par les éleveurs" (article 47). Un arrêté pris en application de cette loi est en consultation jusqu’au 10 juin.

 

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