Le Bistrot Mémoire, havre pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et leurs aidants naturels

Partage et entraide

"La maladie d'Alzheimer reste encore un sujet tabou, et isole fortement non seulement ceux qui en sont frappés, mais aussi les personnes très proches qui les soutiennent", explique Chantal Vitrouil, chargée de coordination du centre local d'information et de coordination (Clic) Loudéac Sud Armor, service du conseil général des Côtes-d'Armor. "Dans le pays du centre Bretagne, marqué par une proportion élevée de personnes âgées de plus de 60 ans (36%), nous avons peu de structures d’accueil de jour ou autres dispositifs ouverts à ceux que l'on appelle les aidants naturels : les conjoints et parents de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Le bistrot itinérant vient combler un manque." C'est aussi pourquoi le Bistrot Mémoire a été voulu itinérant.

Une mobilisation des associations, des professionnels, et des bénévoles

Le Bistrot Mémoire trouve son origine dans le travail d'un groupe de professionnels du territoire, réunis par le Clic. Aujourd’hui développé dans le cadre du programme "Bien vieillir en Côtes-d'Armor 2009-2013" issu du schéma d'orientation médico-social du Conseil général, il est porté par l'association Familles rurales de Loudéac , avec l'appui des professionnels du territoire. Une psychologue anime le Bistrot, elle intervient déjà dans différentes maisons de retraite. Le comité de pilotage du projet initial s'est transformé en groupe de suivi. Il réunit des élus, des professionnels médico-sociaux, des associations et des bénévoles.

Souplesse de fonctionnement et fréquentation en hausse

Le fonctionnement du Bistrot est très souple. Pas besoin de s'inscrire, ni de s'engager sur la durée : y vient qui veut, quand il veut. Les dates sont communiquées largement dans la presse et relayées par les professionnels et associations. Le premier Bistrot, organisé en octobre 2010, a réuni seulement quelques personnes, et les suivants ont dépassé la quinzaine de participants . De son côté, Yvette Demay administratrice de Familles rurales se déclare heureusement surprise que "les gens s'y expriment aussi facilement. Cela démontre que le Bistrot répond à un besoin manifeste de parler".

Recherche d’un financement durable pour des coûts limités

Le coût des vacations de la psychologue qui anime les moments de discussion représente l'essentiel des dépenses du Bistrot Mémoire. A présent, le budget s’élève à 4.500 euros environ par an, y compris le défraiement des déplacements des bénévoles qui participent (une ou deux personnes à chaque rencontre) à l'accompagnement de l'animation du Bistrot Mémoire. Jusqu’en fin 2011, l’association Familles rurales dispose du budget nécessaire pour faire tourner le Bistrot grâce au don d’une association locale. Pour l'avenir, des demandes de subventions ont été adressées aux organismes sociaux et de retraite (MSA, Carsat, caisses complémentaires, CCAS....). Quelques réponses positives nous sont déjà confirmées.

Emmanuelle Stroesser pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net