Le CCAS de Besançon anime un site web collaboratif pour rapprocher les populations

Changer les perceptions sur l’immigration, favoriser les rencontres entre personnes qui habituellement ne se fréquentent pas, associer action culturelle et action sociale font partie des objectifs du site depuis son lancement en 2007 par le centre communal d’action sociale de Besançon.

Si les problèmes liés à l’immigration ne sont pas particulièrement sensibles à Besançon (120.000 habitants) et dans son agglomération (180.000 habitants), la crise du vivre ensemble y est aussi présente que dans la plupart des villes comparables. En créant le site migrations.besancon.fr en 2007, le centre communal d’action sociale (CCAS) poursuivait plusieurs objectifs : changer les représentations et les idées reçues sur l’immigration, provoquer des rencontres réelles à partir d’échanges virtuels sur le site et contribuer à développer l’histoire de l’immigration encore en gestation. Enfin, le CCAS souhaitait également lier l’action culturelle à l’action sociale, deux domaines trop souvent séparés.

Appuis scientifique et technique

La conception et la mise en place de “migrations.besancon.fr” sont l’œuvre du CCAS qui, au début, a bénéficié de l’appui technique du laboratoire THéMA-MTI de l’université de Besançon pour l’écriture du cahier des charges. Odile Chopard, chef de projet au CCAS de Besançon, a conçu et coordonné l’ensemble du projet. Elle a bénéficié des apports d’un comité scientifique composé d’enseignants d’universitaires et de chercheurs, d’un réseau associatif et institutionnel très actif et a été secondée par un webmestre à mi-temps, embauché par le CCAS.

500 contributions sur migrations.besancon.fr

Le fonctionnement du site est basé sur un principe collaboratif. "Au départ, se rappelle la chef de projet, le site était conçu pour que les gens puissent apporter spontanément leurs témoignages personnels en cliquant sur une case, mais cela n’a pas très bien fonctionné car le fait de témoigner repose sur la relation humaine. C’est la raison pour laquelle nous avions aussi dès le début limité le contenu du site au Grand Besançon : l’échelle d’une ville permet d’associer toutes les personnes intéressées, favorise les rencontres et les échanges. L’aspect collaboratif du site se réalise, en fait, dans cette proximité relationnelle. Ainsi nous avons à ce jour environ 500 contributions, rédigées presque exclusivement par des Bisontins à l’issue de rencontres collectives et personnelles ou d’événements que nous organisons." Dans la nouvelle version du site, lancée fin octobre 2011, une rubrique "Nos actions" permet justement de rendre compte de ces initiatives. Nombre d’entre elles ont en effet pu voir vu le jour grâce au site “migrations” : par exemple, un programme d’éveil aux langues dans le primaire, des rencontres avec les parents sur le thème de la transmission de la langue maternelle ou la création du groupe Miroirs de Femmes qui anime un blog hébergé par le site Migrations et propose à des femmes de différentes cultures de témoigner, de se rencontrer, de lancer des initiatives dans les quartiers.

Quatre années d’existence et plusieurs buts atteints

Le site enregistre jusqu’à 4.000 visites par mois, "des visites qui ne restent pas seulement virtuelles, parce qu’elles permettent à des personnes, d’âges et de milieux sociaux radicalement différents, de se rencontrer ensuite et de se connaître, indique la chef de projet. Nous espérons qu’à plus long terme ces échanges modifieront en profondeur les perceptions sur les immigrés." Un autre but atteint par le site est de contribuer à la constitution d’un corpus de connaissance sur l’histoire de l’immigration. Avec l’aide des archives municipales et départementales, il assure la numérisation d’archives de l’immigration conservées à Besançon et les rend accessible en ligne grâce à un partenariat avec Génériques, un organisme spécialisé dans la préservation et la valorisation des archives de l’immigration. Un seul bémol dans ce bilan plutôt positif : les publics éloignés des nouvelles technologies participent encore trop peu à la vie du site. Des actions de formation sont en préparation via le blog Miroirs de Femmes.

Des difficultés de financements

"Le point noir, ce sont les financements. La révision des politiques publiques nous a durement touchés. En dépit de toutes les félicitations et reconnaissances que nous avons obtenues comme le Label européen du dialogue interculturel, nos financements sont aujourd’hui pratiquement réduits à ceux apportés par le CCAS", regrette la chargée de mission. Le site migrations fonctionne grâce au poste à plein temps de la chef de projet, au mi-temps du webmestre, à un contrat aidé de 26 heures par semaine et à un budget de 12.000 euros du CCAS. Le site ne peut donc fonctionner qu’avec le soutien de la ville, et grâce à la conviction de Marie-Noëlle Schoeller, première adjointe et vice-présidente du CCAS.

Victor Rainaldi, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

CCAS de Besançon

Nombre d'habitants :

180000
9 rue Picasso - BP 2039
25050 Besançon Cedex

Marie-Noëlle Schoeller

première adjointe, vice-présidente

Odile Chopard

chef de projet du site Migrations, direction des solidarités

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