Sport - Le CNV favorable à des "espaces de pratique entre femmes pour une prise de confiance en soi"
Rapport après rapport, la pratique sportive des femmes des quartiers prioritaires continue d'être inférieure à celle du reste de la population. Le 4 mars, le Conseil national des villes (CNV), réuni en séminaire aux côtés d’universitaires, d’acteurs nationaux et locaux, s'est une nouvelle fois penché sur la question et a identifié des freins à cette pratique avant d'émettre des recommandations.
Pour le CNV, les freins à la pratique sont connus : il s'agit de "contraintes structurelles" (manque de temps, coûts financiers, santé, etc.), de "freins spécifiques" ("les pratiques sportives des femmes, moins variées que celles des hommes, nécessitent des équipements que l’on ne trouve pas toujours à proximité du domicile") et de "stéréotypes de sexe".
Parmi une quinzaine de recommandations, le CNV prône tout d'abord la construction d'indicateurs "pour analyser les politiques sportives sous l’angle de la budgétisation sensible au genre" de manière à pouvoir "fixer des objectifs annuels d’amélioration dans les programmations des contrats de ville et évaluer les résultats". Ensuite, il demande une expertise des équipements sportifs et lieux de pratiques informelles par les sportives elles-mêmes (douches, vestiaires, etc.). Pour aller plus loin, il souhaite également "inclure une expertise égalité femmes-hommes dans la maîtrise d’œuvre des équipements sportifs". Enfin, le CNV propose la création d'"espaces de pratique entre femmes (idée d’un sas) pour une prise de confiance en soi" et de parcours sportifs pour les femmes, "pour affirmer et sécuriser le sport libre dans la ville", tout comme "la réappropriation des espaces sportifs d’accès libre par les femmes, y compris en les définissant lors de marches exploratoires".