Le conseil régional d'Ile-de-France soutient les Amap

Les Amap - associations pour le maintien d'une agriculture paysanne - reposent sur un engagement mutuel entre un groupe de citoyens consommateurs et un agriculteur. Elles visent à recréer un lien direct entre eux, au service d'une agriculture de qualité et de proximité. En Ile-de-France, le développement des Amap (une seule Amap en 2003, une cinquantaine en 2006) est encouragé et soutenu par le conseil régional. Exemple du fonctionnement d'une Amap, à Sèvres (Hauts-de-Seine).

"Le principe est simple : des 'consom'acteurs', lassés d'acheter des légumes qui ont mûri sous les néons et dans les bacs des supermarchés, se regroupent et passent un contrat avec une ferme située en zone périurbaine pour être approvisionnés une fois par semaine en produits frais." C'est ainsi que les membres de l'Amap de Sèvres définissent son principe de fonctionnement. Jérémie Couston, habitant de Sèvres, est à l'origine de la création de cette Amap : "L'idée était en germe depuis plusieurs années, j'ai juste servi de déclencheur." Une vingtaine d'amis-consommateurs se sont réunis pour créer l'association (ils sont aujourd'hui une quarantaine). Il a fallu ensuite trois mois, avec l'appui de l'Alliance Paysans Consom'Acteurs Ile-de-France, qui regroupe les Amap de la région, pour trouver l'agriculteur qui fournirait les légumes : Côme Morize, qui terminait ses études et souhaitait s'installer dans la ferme familiale de Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines), a trouvé dans l'Amap une manière de diversifier les débouchés pour sa production.

Une vraie relation entre le producteur et les Amapiens

L'Amap de Sèvres a commencé à fonctionner le 3 mai 2006. Chaque mercredi, Côme Morize vient livrer à Sèvres les 33 paniers de légumes (15 euros le panier, 7,5 euros le demi-panier) que les Amapiens se sont engagés à acheter pour la saison (deux saisons sont définies dans l'année : du 1er avril au 30 septembre et du 1er octobre au 31 mars). "De cette manière, l'agriculteur peut prévoir les quantités à fournir pour la saison, commente Jérémie Couston. C'est un vrai engagement car, même en cas d'absence, l'adhérent paye le panier. Il peut demander à quelqu'un de le prendre à sa place ou faire appel à des intermittents du panier : des adhérents de l'Amap qui n'achètent pas de panier mais peuvent suppléer les absents." L'engagement est mutuel car de son côté le producteur doit fournir entre six et huit légumes différents chaque semaine. "Un panier peut nourrir une famille de deux ou trois personnes, explique Jérémie Couston. Les légumes sont cueillis mûrs, le jour ou la veille de la livraison. Leur goût est incomparable. On ne choisit pas le contenu du panier ce qui nous permet de manger des légumes que nous n'avons pas l'habitude de consommer. On peut aussi commander à l'agriculteur des variétés spécifiques, nous lui avons par exemple demandé de cultiver des tomates noires de Crimée." Si l'Amap permet l'approvisionnement en produits frais et de qualité, elle est aussi l'occasion de renouveler le lien entre le producteur et le consommateur. Les Amapiens peuvent visiter l'exploitation du producteur au moins une fois par saison et découvrir ainsi comment il travaille. "Une vraie relation se noue avec l'agriculteur : on dialogue, on s'échange des idées de recettes. La livraison, qui a lieu dans un bar à vin de Sèvres, "La Boîte à sardine", est devenue pour les Amapiens un nouveau rendez-vous convivial."

Un appui à l'agriculture de qualité

La création des Amap est aussi portée par des motivations d'ordre politique : il s'agit de défendre une économie de proximité qui s'appuie sur une logique de circuits courts entre producteurs et consommateurs. Le conseil régional d'Ile-de-France voit d'un oeil favorable le développement des Amap sur son territoire : "C'est un moyen formidable pour les agriculteurs de notre région de faire connaître leurs produits et de leur permettre de conserver durablement leur activité, estime Catherine Candelier, conseillère régionale. Aider les Amap, c'est reconnaître à un certain type d'agriculture, une vraie valeur ajoutée tant au niveau économique que social ou environnemental. Contribuer au maintien d'une exploitation agricole de maraîchage dans notre région, c'est tout simplement des emplois, une meilleure alimentation et la sauvegarde de l'environnement."
Le conseil régional d'Ile-de-France finance depuis 2005 un emploi tremplin pour la fédération régionale des Amap afin de l'aider à développer son activité. Par ailleurs, au travers du Programme régional pour l'initiative en maraîchage et horticulture dans les espaces urbanisés et ruraux (Primheur) géré par la chambre d'agriculture, les Amap peuvent bénéficier d'aides à l'investissement. "Ce soutien est important, mais je considère que le principal appui que notre région peut apporter aux Amap, c'est de faire en sorte que l'agriculture présente sur notre territoire corresponde aux besoins des populations qui y vivent en termes de qualité et de proximité. La région mène donc une politique pour aider à la reprise des exploitations, pour aider au maintien des exploitations bio, mais aussi pour introduire des mesures agro-environnementales."
Seul obstacle à la multiplication des Amap en région parisienne : les associations de consommateurs se développent plus rapidement que le nombre d'agriculteurs prêts à se lancer dans l'expérience.

Conseil régional d'Ile-de-France

33 rue Barbet de Jouy
75007 Paris

Catherine Candelier

Conseillère régionale, conseillère municipale de Sèvres et Amapienne

Amap de la Sardine verte

125 rue Brancas
92310 Sèvres

Jérémie Couston

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