Agriculture / Environnement - Le gouvernement lance un plan de développement de l'agroforesterie
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé le 17 décembre le lancement d'un plan de développement de l'agroforesterie, une pratique agricole qui consiste à planter des arbres et des haies au milieu des cultures pour mieux utiliser les ressources, assurer une plus grande diversité biologique et créer des conditions favorables à l'augmentation des rendements. Décliné en 5 axes et 23 actions, le plan n'est assorti d'aucune enveloppe financière mais vise à mieux faire connaître cette méthode, à en "améliorer le cadre réglementaire et juridique", à développer la formation, et à "améliorer la valorisation économique des productions" issues de systèmes agroforestiers, explique son document de présentation. Le ministère prévoit de "renforcer la coordination" de divers organismes, type instituts de recherches ou chambres d'agricultures, et de constituer un "réseau de fermes agroforestières de référence". Des "outils de distinction commerciale des produits agroforestiers" pourraient aussi voir le jour – mention "bois agroforestier géré durablement", label "végétal local", etc.). Sur le plan financier, "de nouvelles dispositions pourraient être expérimentées afin de favoriser les investissements des agriculteurs dans ces systèmes sur le long terme". Il existe aussi "beaucoup de crédits mobilisables au travers de la PAC (Politique agricole commune) notamment", a précisé le cabinet de Stéphane Le Foll. Un autre objectif est d'"acter la place de l'agroforesterie" dans l'enseignement agricole et montrer qu'elle "peut apporter des revenus complémentaires non négligeables", par le développement de filières spécifiques notamment.
Après avoir éradiqué les arbres des champs dans les années 60-70, au profit de grandes parcelles vouées à une agriculture productiviste, le secteur agricole commence à redécouvrir leurs bienfaits. Plantés en lignes parallèles au milieu des cultures, ou bien en bordure des parcelles, les arbres améliorent la qualité des sols, les aident à mieux retenir l'eau, limitent l'érosion. Ils filtrent aussi les pollutions aux nitrates et recréent de la biodiversité. L'agroforesterie peut aussi permettre de limiter le recours aux engrais et pesticides. Selon l'Inra, la productivité globale d'une exploitation peut augmenter de 30%, en prenant en compte la valeur du bois produit.
Pour Stéphane le Foll, "ces projets innovants de l'agroforesterie, et plus généralement de l'agro-écologie, sont des leviers essentiels pour la dynamisation des territoires ruraux". "Ils contribuent, aux côtés des énergies renouvelables, à l'émergence de nouvelles ruralités associant les acteurs des filières et les collectivités locales", a souligné le ministre qui a aussi annoncé l'organisation d'une journée dédiée à ce sujet avant le prochain Salon de l'agriculture.