Archives

Modes de garde - Le grand écart géographique des aides à l'accueil de la petite enfance

La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie son Cahier des données sociales 2009. Ce document de 70 pages, qui complète le rapport d'activité de la branche famille, constitue une véritable mine de renseignements, qui ne devrait pas manquer d'intéresser les collectivités territoriales. Grâce aux nombreuses cartes présentées, il est ainsi possible de mesurer les écarts - plus que conséquents - qui séparent les départements en matière d'accueil de la petite enfance.
Par exemple, la part des enfants de moins de trois ans bénéficiant d'au moins une prestation petite enfance varie - au 31 décembre 2009 - entre 74 % et 99 % (pour une moyenne nationale de 91,7 %), avec une répartition spatiale relativement uniforme. En revanche, si l'on applique cette même approche aux enfants de trois ans à moins de six ans, les taux vont de 21 % à 54 % (pour une moyenne nationale de 40,2 %), avec une répartition géographique beaucoup plus typée : les taux les plus élevés se situent tous au nord d'une ligne allant de Nantes à Grenoble.
La même dispersion s'observe à propos de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), prestation-phare en matière de modes de garde. La part des familles bénéficiant de l'allocation de base de la Paje parmi les familles allocataires ayant des enfants de moins de trois ans varie en effet de 65 % à 97 % avec, cette fois-ci, une concentration des taux les plus élevés autour d'un axe Toulouse-Strasbourg et les taux les plus faibles en Ile-de-France et en Rhône-Alpes.

Crèches des villes, assistantes maternelles des champs

En termes de modes de garde, les écarts entre départements sont encore plus importants. La part des enfants de moins de six ans gardés par des assistantes maternelles va de 1 % à 35 %. En termes géographiques, le Grand Ouest constitue incontestablement l'eldorado des assistantes maternelles (y compris dans des départements urbanisés comme l'Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique), tandis que ce mode de garde reste marginal en Ile-de-France, dans le Sud-Ouest et sur le pourtour méditerranéen.
Le contraste est tout aussi marqué pour ce qui concerne le complément de libre choix d'activité (Clca) et le complément optionnel de libre choix d'activité (Colca), qui s'adressent aux parents choisissant de réduire leur activité ou de s'arrêter de travailler pour élever leur enfant. Dans une fourchette allant de 4 % à 39 % des allocataires ayant des enfants de moins de trois ans, les taux les plus élevés s'observent en Bretagne, Pays-de-la-Loire, Rhône-Alpes, Auvergne et Franche-Comté, alors que ce mode de garde ne semble pas séduire les Franciliens, les Nordistes ou les Méditerranéens. A l'inverse, les modes de garde collectifs apparaissent comme l'apanage des grands départements urbains. Le nombre de places en établissements collectifs et crèches familiales pour cent enfants de moins de trois ans varie ainsi de 4,2 à 37,5. Figurent parmi les taux les plus élevés les départements d'Ile-de-France, les trois départements de la Côte d'Azur et la Haute-Garonne. Quelques départements moins urbanisés se glissent toutefois parmi les mieux dotés en la matière, comme la Corse-du-Sud, les Hautes-Alpes ou la Saône-et-Loire.