Le Haut Allier prend en charge son offre de soins (48)

Les élus de la communauté de communes du Haut Allier ont cherché à apporter davantage de cohérence en matière de soins, de prévention et de parcours de santé sur leur territoire menacé par la désertification médicale. Tout en créant un pôle santé, leurs réflexions ont pris corps dans un contrat local de santé, élaboré avec l’agence régionale de santé.

"Sur le territoire intercommunal, les institutions publiques, les professions libérales et les associations de professionnels exerçant des missions de service public dans le domaine de la santé avaient du mal à se coordonner", explique Guy Malaval, maire de Langogne, délégué à la communauté de communes du Haut Allier (9 communes, 4.500 habitants). Aidés par deux médecins généralistes, les élus communautaires ont lancé une dynamique pour favoriser un rapprochement entre ces différentes catégories d’acteurs : centre hospitalier, centre médicopsychologique, professions libérales, centre de soins, établissements médico-sociaux, associations d’accompagnement des personnes âgées à domicile… "Notre objectif est d’aboutir à une offre globale de soins mieux articulée autour d’un pôle de santé, constitué de l’hôpital et de la nouvelle maison de santé pluri professionnelle", précise l’élu communautaire.

Constitution d’un pôle médical adossé au centre hospitalier local

Le premier axe de cette dynamique a consisté à tenir compte de l’évolution des attentes des médecins libéraux, qui ne veulent plus travailler de manière isolée. "À nous élus, de trouver des solutions attractives pour de jeunes médecins", souligne le maire de Langogne. La maison de santé pluriprofessionnelle ouverte en mars 2013 par la communauté de communes réunit sur 700 m2, onze professionnels de santé, médecins, kinés, podologue, orthophoniste et diététicienne. En plus des cabinets, il y a des salles d’attente et de réunion ainsi que des bureaux pour le secrétariat. "Nous avons également décidé de rajouter des appartements afin de faciliter la venue de médecins stagiaires et des remplaçants. Les professionnels louent leurs cabinets, mais certaines parties communes sont prises en charge par la collectivité. C’est un engagement important, à hauteur de 50.000 euros/an pour la communauté de communes, mais c’est le choix que nous avons fait pour offrir un outil attractif aux professionnels de santé." La maison de santé de Langogne a été réalisée avec un investissement de 1,4 million d’euros grâce à l’aide de l’État, de l’Europe et de la région. Parallèlement, les élus ont souhaité tirer parti de la proximité immédiate de l’hôpital local, adossé à cette maison de santé. Bien que ce centre hospitalier dispose uniquement de quelques lits post-opératoires et d’un plateau technique succinct, c’est là que les médecins généralistes du Langonais ont mis en place depuis une dizaine d’années un dispositif de télémédecine et de visioconférence qui fonctionne très bien : les images transmises avec les dossiers médicaux des patients au CHU de Nîmes y sont interprétées par des spécialistes, ce qui sécurise les médecins généralistes et leur permet de dialoguer sur la base de leur propre diagnostic. Avec ce dispositif ce sont autant de déplacements économisés.

Contrat local de santé et recrutement d’un animateur territorial

Après avoir mené à bien la constitution de ce pôle santé, les élus souhaitaient apporter davantage de cohérence dans l’offre de santé. "C’est à cette étape que l’agence régionale de santé (ARS) nous a proposé d’élaborer un contrat local de santé", raconte l’élu. Après avoir établi un diagnostic, l’ARS et les élus de la communauté ont fixé des priorités et se sont s’engagé à mener ensemble des actions en faveur de la santé, tant dans la prévention, que pour l’accès aux soins, l’accompagnement du vieillissement ou la santé des jeunes… Pour coordonner les partenaires sur ces actions, un animateur santé territorial, financé par les deux partenaires, a déjà été recruté.

"Le débat autour de ce contrat et de notre politique de santé a été vif parmi nous, témoigne l’élu communautaire. Car, faut-il le rappeler, le domaine de la santé est de compétence nationale. Dès lors, il nous a fallu expliquer à nos administrés nos décisions et leurs lourdes conséquences financières. Pour ma part, je pense que nous n’avons plus le choix, dans nos territoires ruraux nous devons nous occuper de l’offre de soins et mettre la main à la poche si nous ne voulons pas devenir des déserts médicaux."

Michel Léon,Titres & chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Communauté de communes du Haut-Allier

Nombre d'habitants :

5200

Nombre de communes :

10
1 quai du Langouyrou
48300 Langogne
ccha@ccha-langogne.com

Guy Malaval

Maire de Langogne, délégué à la communauté de communes

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