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Education artistique et culturelle - Le Haut Conseil recommande à l'école de s'ouvrir davantage

"Dans certains territoires, nous sommes encore loin de l’objectif des 100% de jeunes bénéficiaires de la politique d’éducation artistique et culturelle", a déclaré Emmanuel Ethis, vice-président du Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle (HCEAC) et recteur de Nice, lors d'une audition, le 14 mars, à l'Assemblée nationale devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation. 
Cet objectif de 100%, affirmé en septembre dernier en conseil des ministres (voir notre article du 15 septembre 2017), doit même sembler pour beaucoup inatteignable. Selon Emmanuel Ethis, certains territoires n’en sont qu’à 20%. "Les études nous montrent que nous sommes dans une situation de très grandes inégalités territoriales en matière de projets d’EAC", observe-t-il. "Certains territoires sont dotés de neuf pôles de ressources sur l’EAC alors que certains n’en ont aucun !"

L'EAC n’est "pas uniquement du ressort de l’école"

Pour développer l’EAC, Emmanuel Ethis a formulé devant les députés plusieurs pistes. Il invite tout d'abord à développer les conventions "Education nationale/collectivité", en veillant à ce que ce ne soient pas des "catalogues de projets".
Pointant "un déficit" dans la formation commune des acteurs impliqués dans l’EAC (Education nationale, Drac, collectivités, etc.), le recteur de Nice estime que c'est pourtant "absolument" nécessaire "pour pouvoir porter des projets d’EAC ensemble". Cela permettrait selon lui un plus grand "partage de connaissances et de pratiques" pour l’éducation artistique et cultuelle.
D'une manière générale, il suggère d'ouvrir l’école vers les acteurs extérieurs car l’EAC n’est "pas uniquement du ressort de l’école" et "il faut des intervenants extérieurs pour bâtir le parcours d’éducation artistique des élèves", a-t-il insisté. "Il y a environ 30.000 professeurs de musique ou d’art plastique dans les écoles en France, qui sont très bien formés, mais il reste un seuil à franchir pour avoir des collaborations plus fréquentes avec des institutions extérieures, comme les Drac ou les collectivités."

"Imaginez un grand concertiste qui décide de donner son premier concert de l’année dans une école !"

Emmanuel Ethis prône également une meilleure implication des artistes au sein des établissements scolaires, qui passe selon lui par une réflexion sur la carrière de ces professionnels et sur leurs pratiques. "Il faudrait que les artistes pensent plus à intervenir dans les écoles. Imaginez un grand concertiste qui décide de donner son premier concert de l’année dans une école !"
Enfin, le vice-président du Haut Conseil regrette que certains projets d’EAC ne reposent pas sur tous les axes qui composent cet enseignement (fréquentation des œuvres, rencontre avec des artistes, pratique artistique et acquisition de connaissances) établis par la charte pour l’EAC, signée en 2016 et qui encadre cet enseignement (voir notre article du 12 juillet 2016). "Il y a parfois seulement un ou deux aspects dans les projets", déplore-t-il. 
 

L'ACADEMIE D'AMIENS SIGNE SON PREMIER CONTRAT POUR LA CULTURE EN MILIEU RURAL DANS L'OISE

Béatrice Cormier, nouvelle rectrice d’Amiens, a signé le 14 mars le premier contrat culture-ruralité des Hauts-de-France avec la communauté de communes de l’Oise picarde et la Drac . L’objectif est de renforcer "le dialogue entre les acteurs culturels, éducatifs et sociaux" pour "faire de l’éducation artistique et culturelle une priorité" sur ce territoire situé au nord de Beauvais. Le contrat prévoit la mise à disposition d’un enseignant au sein du musée archéologique de l’Oise, situé à Vendeuil-Caply ; l’inscription du musée dans le parcours d’éducation artistique et culturel des élèves ; un accompagnement des enseignants dans leurs projets. Le projet global s’articule autour de trois notions : archéologie, patrimoine et numérique.